Deux étudiantes agressées "à cause" de leur jupe trop courte à Mulhouse

Une semaine après l'agression d'Elisabeth à Strasbourg, deux autres jeunes femmes ont elles aussi été violentées dans la rue en raison de leurs tenues vestimentaires... Une jupe à l'origine d'outrages sexistes ? Scandaleux, révoltant, consternant ! Voilà qui suscite l'indignation de beaucoup... et la colère d'Isabelle Adjani.

Deux étudiantes agressées "à cause" de leur jupe trop courte à Mulhouse
©  Radomir Tarasov/123rf

Deux jeunes femmes de 20 ans auraient été agressées par un homme de 18 ans, Porte Jeune, en plein centre-ville de Mulhouse (Haut-Rhin) dans l'après-midi du 23 septembre. "En cause" : leurs jupes... jugées "trop courtes" par l'agresseur, d'après une source policière. Une des deux femmes aurait d'abord reçu une gifle puis aurait été jetée au sol sur le quai du tram. La seconde, tentant de s'interposer, aurait été "prise à la gorge"

Le jeune homme a rapidement été interpellé par les forces de l'ordre peu après les faits. 

Harcèlement de rue, agressions sexuelles, sexisme... : la jupe ne doit pas être responsable

Cette agression survient une semaine seulement après des faits similaires à Strasbourg, le 18 septembre. Elisabeth, 22 ans, avait elle aussi été frappée en pleine rue alors qu'elle portait une jupe. 

"La jupe n'est pas responsable de l'agression, et la femme encore moins", selon Marlène Schiappa, la ministre déléguée à la Citoyenneté, qui s'est rendue dans la ville alsacienne le 23 septembre. 

Cette dernière a fait savoir qu'elle souhaitait "doubler le nombre de verbalisations d'outrages sexistes", concernant le harcèlement de rue subi par les femmes au quotidien. 

Isabelle Adjani, en colère contre les hommes "lâches et dangereux"

Interrogée par Le Figaro, Isabelle Adjani, interprète d'une professeure de français dans le film La Journée de la Jupe en 2009, a fait part de son mécontentement face à la réalité qui rejoint la fiction. "Lorsque d'aucuns ont pu appeler "exagération" la situation catastrophique décrite dans le film La Journée de la Jupe, nous avons été nombreux à nous rendre compte de l'ampleur du déni social", a commencé l'actrice âgée de 65 ans.

La star, visiblement remontée face à cette recrudescence de violence, n'a pas mâché ses mots. "Voilà que l'on constate que les femmes se sentent menacées et peuvent se retrouver lynchées à n'importe quel coin de rue, en plein jour, face à des gens tétanisés devant ce qui se passe, se refusant souvent à témoigner, par peur sûrement...", a-t-elle continué.

Avant de rebondir sur l'agression d'Elisabeth à Strasbourg : "Ces garçons-là, ces hommes-là, agissent de façon lâche et dangereuse: de toute évidence, les problèmes liés à la laïcité et aux violences sexistes et sexuelles ne changent pas - cette nouvelle agression en est une des nombreuses preuves. Alors, de fait, il ne faut pas s'étonner que la lutte des femmes se radicalise!", a prévenu la comédienne, féministe et militante !