Féministes, voici LA solution pour mobiliser en confinement

Alors que le confinement paralyse la plupart des activités militantes, un collectif féministe basé à Dijon a trouvé le moyen de continuer à faire des collages pour sensibiliser contre les violences faites aux femmes : des photomontages virtuels sur des clichés de la ville...

Féministes, voici LA solution pour mobiliser en confinement
© Frederic DIDES/SIPA

Pour la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars dernier, les collectifs féministes avaient couvert les rues des villes de France avec des collages, afin de sensibiliser les passants contre les violences faites aux femmes. Mais confinement oblige, il n'est désormais plus possible de sortir dans les rues comme avant et de continuer ce type de mobilisation. Un collectif féministe semble toutefois avoir trouvé une solution. A Dijon, les militantes de Collages Féministes Dijon ont choisi de continuer leurs actions de façon numérique, en réalisant des photomontages sur des photos de lieux emblématiques de la ville.

La cathédrale, le stade ou le musée des Beaux-Arts, nouveaux supports de collage

On peut ainsi admirer un cliché de la cathédrale de Dijon, avec le message "Pas une de plus", placardé sur son toit. Idem dans le stade du DFCO, où la phrase "Le silence tue 3919" apparaît en grand au-dessus des gradins.

Pour réaliser ces photomontages, les militantes utilisent un site Internet gratuit qui "permet de réaliser des collages en deux ou trois minutes".
Pour l'instant, ceux-ci sont uniquement élaborés par les membres du collectif, mais ces derniers espèrent que des internautes participeront au projet : "L'idée c'est que des personnes intéressées et qui veulent s'investir nous les envoient. On veut continuer à faire vivre ce message contre les violences faites aux femmes et la violence en général", explique Chloé, une des membres du collectif Collages Féministes Dijon. D'autres antennes du groupe ont également relayé le message, comme à Rouen ou Paris.

"Ne plus pouvoir agir, ce n'est pas possible"


La militante ajoute : "Dès le début, on savait que le confinement aurait un impact sur les violences conjugales. Ne plus pouvoir agir et regarder le nombre de violences grandir, ce n'était pas possible". Le 16 avril, la secrétaire d'État chargée de l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, avait signalé une hausse des violences domestiques pendant le confinement : "Sur notre plateforme qui s'appelle Arrêtons les violences, il y a eu cinq fois plus de signalement qu'habituellement pendant la période de confinement".

Selon le décompte du collectif Féminicide par compagnon ou ex, 28 féminicides auraient été commis depuis le début de l'année 2020.