Une jeune femme dépecée et éventrée par son compagnon au Mexique

Plusieurs manifestations d'associations féministes se sont déroulées dans la capitale mexicaine pour dénoncer l'atroce féminicide d'une femme de 25 ans et l'utilisation par les tabloïds des photos du corps, vendredi 14 février.

Une jeune femme dépecée et éventrée par son compagnon au Mexique
© Eyepix/ABACA

Le jour de la Saint Valentin, une centaine de femmes étaient dans les rues de Mexico, pour protester contre le meurtre particulièrement brutal d'une jeune fille de 25 ans. La plupart d'entre elles étaient vêtues de tenues sombres, certaines avec des cagoules noires. Toutes ont scandé des slogans contre le féminicide, en marchant vers la résidence du président Andres Manuel Lopez Obrador.

"Aujourd'hui, nous voulons dire que nous sommes au-delà de la colère. Nous sommes furieuses !' a lancé une manifestante à l'AFP. Beaucoup de passants tenaient dans leurs mains des affiches et photos représentant la victime tuée en fin de semaine dernière, Ingrid Escamilla.

1 006 féminicides au Mexique en 2019

La jeune femme de 25 ans a été poignardée par son compagnon qui l'a dépecée, éventrée et a ensuite retiré ses organes pour les jeter dans les toilettes de leur appartement. Ce crime, particulièrement brutal, s'ajoute aux nombreux crimes contre les femmes qui accablent le pays. En 2019, le Mexique a enregistré 1 006 féminicides, contre 149 en France. Ces chiffres communiqués officiellement seraient cependant bien en dessous de la réalité, selon l'Express.

De surcroît, des membres des autorités de police ou de justice auraient permis la divulgation des photos du corps auprès des tabloïds de la capitale. Cette démarche a provoqué une vague d'indignation chez les manifestantes : "Nous exigeons des excuses publiques des médias pour la diffusion des photos d'Ingrid. Même mortes, nous méritons le respect", a crié une participante. Devant les locaux de La Prensa, un des quotidiens qui a publié les images, les participantes ont incendié plusieurs camions appartenant au journal et ont demandé des excuses publiques de la part du directeur.

Féminicides : le gouvernement mexicain dépassé

Interpellé sur le problème des féminicides par l'activiste Frida Guerrera, le président de gauche Andres Manuel Lopez Obrador avait déclaré dans une conférence de presse : "Je ne fuis pas mes responsabilités".

Dernièrement, une délégation de dix activistes ont rencontré l'équipe de communication présidentielle et ont exigé que le président "présente des excuses publiques". Plusieurs agences de l'ONU à Mexico sont également intervenues pour condamner le meurtre d'Ingrid Escamilla et ceux des autres femmes tuées quotidiennement au Mexique.