Des handballeuses auraient subi un test de grossesse contre leur gré

Dans le cadre de bilans biologiques, des tests de grossesses auraient été prescrits aux joueuses de handball du Club de Nantes. Des examens médicaux réalisés sans leur consentement.

Des handballeuses auraient subi un test de grossesse contre leur gré
© Matthias Schrader/AP/SIPA

Mauvaise passe chez les handballeurs. Le jeudi 13 en fin d'après-midi, l'Association des Joueurs Professionnels de Handball a révélé que des pratiques illégales vouées à détecter une grossesses ont été prescrites aux joueuses d'un club de Ligue féminin, sans leur consentement. Le médecin du club aurait administré une analyse du taux de l'hormone Béta HCG, pourtant interdite. L'association détaille dans un communiqué : "Dans le cadre de bilans biologiques de début de saison, l'analyse du taux de l'hormone Béta HCG, visant à détecter un état de grossesse, aurait été prescrite par le médecin du club sans le consentement des joueuses."
Ils ajoutent que "ce type de contrôle est totalement illégal et viole non seulement la vie privée des joueuses mais porte également une grave atteinte à leur intimité" transmet l'AJPH dans le communiqué des révélations. L'association a également adressé un courrier au club et au médecin des instances encourues.

Une pratique effectuée "avec l'aval des joueuses"

Des sources proches du dossier ont révélé qu'il s'agissait du Club de Nantes Atlantique, où évoluent les françaises Camille Ayglon-Saurina, Catherine Gabriel et Blandine Dancette de l'équipe nationale  

Contacté par l'Équipe, le président du club de Nantes Arnaud Ponroy a démenti les accusations de l'AJPH: "Ces tests ont bien entendu été faits avec l'aval des joueuses (...) Notre médecin est le référent maternité et sport de haut niveau pour les Pays de la Loire, c'est un sujet qui lui tient vachement à cœur". Pour l'interrogé, il ne s'agirait que d'une précaution pour le bien-être des joueuses : "Il considère qu'il doit savoir si la sportive de haut niveau qu'il a en face est enceinte ou pas. Un, pour éventuellement aménager la charge de travail et deux, pour adapter d'éventuelles médications. Le médecin fait son boulot et essaie de bien le faire."

"On le savait depuis quelques mois."

Quant à savoir si les joueuses étaient informées de la démarche, le président émet un léger doute : "Est-ce que les joueuses sont suffisamment informées, est-ce que des étrangères n'ont pas bien compris, est-ce que les Françaises sont suffisamment sensibles à ce qu'on leur dit...". La compréhension des intéressées est cependant indispensable. Les tests pratiqués seraient illégaux s'ils n'avaient été précisés que par voie orale. Selon le président et médecin du club de handball féminin de Metz, Thierry Weizman, la "prescription écrite" serait obligatoire.

Certaines joueuses du club nantais ont réagi auprès de France TV Sport : "On le savait depuis quelques mois. Cela a suscité la colère de certaines filles qui l'ont appris (...) C'est une pratique interdite, cela m'embête pour le médecin. C'est vraiment un top médecin. Il ne peut pas être considéré comme le fautif", déclare une joueuse qui a préféré garder l'anonymat.

Attendue sur la question, la Ligue de handball féminin doit sortir un communique dans les prochaines heures.