Monaco sur le point de dépénaliser l'avortement... sans l'autoriser

Monaco devrait (enfin) dépénaliser l'IVG dans les prochains mois. Toutefois, la Principauté ne légalisera pas l'avortement. Les femmes enceintes pourront donc avoir recours à une intervention... seulement à l'étranger.

Monaco sur le point de dépénaliser l'avortement... sans l'autoriser
© Chanintorn Vanichsawangphan / 123RF

Alors que le droit à l'avortement est loin d'être acquis en Europe, une nouvelle avancée pourrait bien secouer le Rocher. Monaco devrait bientôt dépénaliser l'avortement sur son sol.... sans le légaliser pour autant, apprend-on dans un communiqué du gouvernement de la Principauté. La loi monégasque permettra donc l'interruption volontaire de grossesse à toutes les femmes enceintes... sans que les médecins ne puissent pratiquer l'intervention. Mais alors, quelle est l'avancée ? Ces dernières pourront avoir recours à l'avortement à l'étranger, sans tomber sous le coup de la loi. Le texte devrait être adopté prochainement : "Il permettra d'apporter une réponse appropriée à la détresse de la femme enceinte, qui ne serait plus condamnée, mais entendue et accompagnée. Ceci, tout en préservant des valeurs aussi fondamentales que le droit à la vie de l'enfant à naître et les principes de la religion d'État", a exposé le gouvernement dans le communiqué. Une porte-parole du gouvernement a également souligné : "L'avortement pourra être inscrit dans le dossier médical, c'est important."

IVG à Monaco : de lourdes sanctions
L'IVG était autorisé à Monaco seulement en cas de viol
, de grossesse à risque ou de troubles irréversibles pour le fœtus depuis 2009. Les femmes enceintes désireuses d'avorter en dehors des raisons citées encouraient six mois à trois ans d'emprisonnement et une amende de 9.000 à 18.000 euros. Les médecins aussi risquaient gros :  la peine de 5 à 10 ans de prison est encore maintenue, malgré le nouveau projet de loi, pour tout professionnel de santé ayant pratiqué l'IVG sur le territoire monégasque.