Une femme violée devra avoir l'accord de son agresseur pour avorter en Arkansas

L'Arkansas, État très conservateur des Etats-Unis déjà connu pour piétiner les droits des femmes, aurait voté une nouvelle loi anti-IVG. A partir du 30 juillet, les femmes ne pourraient plus avorter sans l'accord d'un homme... Du moins, c'est l'information (fausse) qui a été relayée en masse. Toutefois, il s'avère que cette loi a été bloquée par une décision de justice en 2017.

Une femme violée devra avoir l'accord de son agresseur pour avorter en Arkansas
©  Richard B. Levine/NEWSCOM/SIPA

Après l'interdiction d'avorter votée dans certains États des Etats-Unis, une supposée "nouvelle loi" fait bondir. Sur la Toile, on assène qu'en Arkansas, si une femme tombe enceinte et ne souhaite pas garder le fœtus, elle ne pourra plus avorter sans l'accord du père. Cette nouvelle loi est censée s'ajouter au projet "Arkansas Final Disposition Rights" qui contribue à réduire l'accès à l'IVG depuis 2009. Toutefois, il s'avère que l'information relayée depuis quelques jours était fausse... en partie. Ce texte avait bien été voté en 2017, mais a (heureusement) été bloqué quelques mois après par la juge fédérale Kristine Baker. 

Avortement en Arkansas : le détail de la loi
Si la loi était passée, les femmes auraient dû informer le géniteur de leur décision d'avorter dans le but de déterminer ce qu'il adviendrait de la dépouille du fœtus après l'IVG. Le fœtus était considéré comme un membre de la famille à part entière, ce qui nécessitait l'avis des deux parents pour décider du sort "d'un corps en cas de décès". Sur le papier, le géniteur n'aurait donc pas été autorisé à mettre son veto sur l'avortement de la femme, mais dans les faits, en forçant la femme à avertir le "père" (conjoint, partenaire et même violeur) de sa décision, elle était exposée au risque que celui-ci s'y oppose. De plus, s'il y avait eu un désaccord entre l'homme et la femme quant à la marche à suivre pour la dépouille de l'embryon, la justice aurait suspendu toute possibilité d'IVG jusqu'à ce que la question soit résolue juridiquement. Les médecins n'auraient pas pu pratiquer un avortement tant qu'un accord n'aurait pas été trouvé entre la femme et son partenaire. Heureusement, cette mesure surréaliste, qui se serait appliquée à toutes les femmes, même les victimes de viols, n'a pas été votée, dans cet Etat où seulement deux établissements pratiquent l'IVG.