70 féminicides : vers un Grenelle des violences faites aux femmes ?

Elles sont 70 a avoir été tuées par leur époux, compagnon ou ex-conjoint depuis janvier 2019. Un collectif de proches et familles des victimes s'est engagé à travers un texte publié dans "Le Parisien" et demandent des solutions efficaces pour lutter contre les violences conjugales et les féminicides.

70 féminicides : vers un Grenelle des violences faites aux femmes ?
©  loganban/123rf

70, c'est le nombre de féminicides recensés en France depuis janvier 2019. Près de 220.000 femmes auraient subi des violences conjugales en 2017 et 130 d'entre elles seraient mortes sous les coups de leur conjoint, ex-époux ou ex-compagnon d'après les chiffres officiels du gouvernement. Pour éviter de nouveaux drames et alerter les pouvoirs publics, le Collectif des proches et familles de victimes a choisi de témoigner dans un texte poignant, publié sur Le Parisien."Elles s'appelaient Julie, Sandra, Aïssatou ou Dominique… Elles étaient nos filles, nos sœurs, nos nièces, nos amies. Elles ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Elles sont 70 depuis le 1er janvier. Pour vous c'est un fait divers, pour nous un drame à jamais", lit-on sur le site du quotidien. A l'initiative de cette démarche, Noël Agossa, l'oncle d'Aïssatou. Sa nièce, une jeune femme de 21 ans, a été tuée par son ex-petit ami jaloux, le 30 octobre 2016 à Valenton. Aux côtés de Noël Agossa, Céline Lolivret, amie de Julie Douib, une mère de famille de 34 ans, abattue le 3 mars 2019 en Corse par son ex-conjoint, s'engage également.

Féminicides : manifestation le 6 juillet
Ensemble, ils réclament des solutions : "Des mesures d'urgence s'imposent, il faut convoquer un Grenelle des violences faites aux femmes : réunir toutes les parties prenantes, pour que la police, la justice, l'école, les services sociaux, les entreprises et les associations, et toutes nos institutions fassent barrage aux agresseurs". Nicole Belloubet, la Garde des Sceaux, avait déjà appelé les procureurs à revoir "le caractère prioritaire de la lutte contre les violences conjugales" en mai 2019. La ministre de la Justice avait par ailleurs demandé  l'expérimentation d'un bracelet électronique afin de maintenir à distance les hommes violents. Hélas, tout cela n'a pas suffit.
Pour appuyer leur demande, le Collectif des proches et familles des victimes de féminicides a lancé un appel à la manifestation. Le 6 juillet à 17h, ils seront plusieurs à se ressembler Place de la République à Paris pour lutter contre les violences conjugales