Belles et rondes défient la mode et défilent nues devant la Tour Eiffel

Malgré le froid, elles étaient une quarantaine de femmes à défiler en petite tenue sous le regard médusé de la Dame de Fer. C'est au Trocadéro que Georgia Stein a organisé un catwalk afin de promouvoir la diversité des genres et des corps dans le monde impitoyable de la mode. Modèle plus-size, elle est la fondatrice du groupe Facebook "The All Sizes Catwalk Paris"  et effectue des happenings avec sa bande de copines pour interpeller sur le manque de diversité dans les défilés. Du 34 au 52, toutes les morphologies se sont sublimées en lingerie devant des touristes et passants subjugués. Cette action très body positive a été relayée par plusieurs médias. Les participantes en dessous sexy ont fait quelque pas du haut de leurs talons, pancartes à la main. On pouvait y lire des slogans comme "toutes les tailles devraient être célébrées", "Moi aussi je suis un ange, Victoria" ou encore "Fière de mon corps".
"L'idée du défilé est de représenter la majorité des femmes, montrer qu'elles sont belles malgré leurs 'défauts' qui en fait n'en sont pas parce qu'ils sont totalement naturels comme ventre, cellulite ou vergetures", explique Georgia Stein à Franceinfo. 
Dentelles, froufrous, plumes, ailes : le défi de ces femmes qui demandent davantage de rondes dans les campagnes de publicité et moins de grossophobie a fait son petit effet...

Marques, pubs : un problème de taille ? 

"Trouver quelque chose de branché à des prix attractifs, c'est limite impossible. Il faut qu'on s'habille avec de petites fleurs, des modèles assez vieillots. Trouvez une lingerie sexy en étant ronde, avec un bon maintien, c'est compliqué. Nous faisons cela pour que la mode bouge", raconte Leslie Lauthelin, une mannequin qui fait du 44-46. Si les marques de prêt-à-porter décident de s'ouvrir un peu plus avec des top modèles issus de la diversité et que certaines marques de cosmétiques, comme Dove, valorisent les femmes dans leur pluralité, il reste difficile de trouver chaussure à son pied et de s'accepter lorsqu'on a des courbes généreuses dans l'Hexagone.

"En France nous sommes très, très en retard sur le sujet", ajoute cette Miss Body Pulp France 2017. "On ne voit aucune diversité dans les campagnes publicitaires et sur les podiums. Le marché grandes tailles est minime, alors que la femme en moyenne fait une taille 42. Au-delà de 42, il y a 40% des femmes qui font une taille 44 et qui ne peuvent pas s'habiller dans les marques de grande distribution",   

Pour aborder le sujet de la grossophobie, découvrez la fiction de Murielle Magellan, Moi, grosse, diffusée 15 mai 2019 à partir de 21h sur France 2. Le film sera suivi d'un débat animé par Julian Bugier qui donnera la parole à des hommes et à des femmes en surpoids, mais aussi à des médecins et psychologues qui les accompagnent dans leur combat contre la "grossophobie" et l'obésité.