Violences faites aux femmes : l'Europe accélère la marche

Prévenir la violence à l'encontre des femmes est un combat que l'Europe veut désormais mener grâce à la convention d'Istanbul, qui entre en vigueur ce vendredi 1er août.

"Frappées, violées, harcelées ou soumises à des mutilations génitales féminines, de nombreuses femmes et jeunes filles vivant en Europe souffrent en silence, privées des moyens de s'extraire de situations qu'elles considèrent sans espoir. L'Europe doit prendre conscience de cette réalité", a déclaré Michael Bochenek, directeur du programme Droit et politique d'Amnesty International. 
Les violences faites aux femmes sont dans le collimateur des instances européennes : la convention d'Istanbul est entrée en vigueur vendredi 1er août. Depuis le 11 mai 2011, elle a été adoptée par les 47 pays membres du Conseil de l'Europe, signée par 36 d'entre eux et ratifiée (l'étape finale et la plus contraignante) par 13, comme l'Espagne, la France, la Serbie ou encore la Turquie.
A quoi servira réellement ce projet européen ? D'abord, à favoriser le changement de mentalité avec la lutte contre les stéréotypes de genre sur les femmes. Des professionnels seront formés pour aider les victimes, tout en collaborant avec les organisations non gouvernementales. Des centres d'accueil, d'écoute et d'orientation seront mis en place pour ne laisser aucune d'entre elles à l'abandon. Avec ça, le droit d'asile pourra permettre à une femme de demander une protection à un autre Etat que le sien, si elle ne se sent pas bien informée ou protégée dans son pays d'origine. "La convention d'Istanbul est un outil puissant qui vise à lutter efficacement contre cette vaste violation des droits humains qui gâche la vie à des millions de femmes au quotidien en Europe. Les gouvernements d'Europe et d'Asie centrale doivent désormais faire preuve de volonté politique, en adoptant des mesures concrètes ", d'après le directeur du même programme. 
Grâce à la persévérance de la ministre des Droits des femmes, de la Ville et des Sports, Najat Vallaud-Belkacem, la France a ratifié, le 4 juillet dernier, la convention qui entrera en vigueur dans 3 mois. Ce projet entre dans le quatrième plan interministériel pour lutter contre les violences faites au sexe féminin et pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes, qui a été validé jeudi 31 juillet par le Conseil constitutionnel.
D'après Amnesty International, une femme sur trois a déjà été victime de violences physiques ou sexuelles depuis ses 15 ans au sein de l'Union Européenne : mutilation, viol, harcèlement, coups ou meurtre. Une lacune pour la protection des droits des femmes en Europe vient d'être comblée. 

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Campagne d'Amnesty International contre les violences conjugales © Amnesty International