Iran : le fouet contre la plume d'une journaliste

Marzieh Rasouli, une journaliste iranienne, a annoncé lundi 7 juillet sa condamnation à 2 ans de prison et 50 coups de fouets pour "propagande" contre le régime chiite.

Malgré l'espoir procuré par l'élection d'Hassan Rohani au pouvoir, la censure reste un pilier du régime iranien. Marzieh Rasouli en a fait les frais.
Cette femme journaliste, spécialisée en culture et en art, a été condamnée à deux ans de prison à Evin et à 50 coups de fouets. "Je dois aller demain en prison pour purger ma peine", a-t-elle annoncé lundi 7 juillet sur son compte Twitter, pour "propagande contre le régime et perturbation de l'ordre public à travers la participation à des rassemblements". Elle avait été arrêtée en janvier 2012, puis relâchée sous caution dans l'attente de son procès, pour avoir travaillé avec la chaîne BBC Persian.
Les journalistes visés par l'ayatollah Khamenei, qui fait la pluie et le beau temps en Iran, sont ceux qui travaillent pour les médias réformistes. BBC Persian, Voice of American et Radio Free Europe/Radio sont dans le collimateur des puissances religieuses, anti-américaines depuis la révolution islamique de 1979. Ce qui vient de l'Occident est considéré comme un complot visant à déstabiliser le régime chiite iranien. Celui-ci a même condamné la jeune femme pour avoir "créer un réseau pour attirer et entraîner les gens à travers la nation, secrètement et immédiatement, avec le but d'attirer les politiciens et les élites des médias". Avec Mahnaz Mohammadi, documentariste, Rihaneh Tabatabai, ancienne journaliste de Shargh, média réformateur, Rasouli est la troisième femme journaliste emprisonnée depuis le 7 juin 2014.
Selon Reporters sans frontières, 64 journalistes et net-citoyens sont emprisonnés en Iran, l'un des cinq pays à retenir le plus grand nombre de professionnels de l'information. 

marzieh rasouli
La journaliste Marzieh Rasouli © Twitter marzie_r