ABCD : action, réaction... égalité ?
Lundi 30 juin, Benoît Hamon et Najat Vallaud-Belkacem ont annoncé un nouveau "plan d'action" pour "l'égalité filles-garçons à l'école", destiné à remplacer les ABCD de l'égalité. Petit abécédaire du programme pour y voir plus clair.
Le programme "ABCD de l'égalité" a été mis en place dans dix académies en 2013-2014 (soit 247 écoles). Son évaluation préconise de ne pas renoncer mais aussi "d'amplifier l'action" pour l'égalité entre les filles et les garçons à l'école "parce que l'égalité est une valeur essentielle de la République."
Ainsi, loin de considérer le dispositif ABCD de l'égalité comme un échec, le gouvernement parle d'une évaluation "globalement positive" et même d'un "levier de progrès".
Un levier de progrès qui permet de présenter un nouveau plan d'action. Le but ? Donner les mêmes droits, les mêmes chances, aux filles et aux garçons, de réussir à l'école. Jusqu'ici, rien ne change donc.
Ce presque nouveau plan d'action, construit sur la base de cette évaluation et dont la mise en œuvre débutera dès la rentrée 2014-2015 repose sur quatre axes : la généralisation de la formation du personnel éducatif à l'égalité filles-garçons, la diffusion d'outils pédagogiques adaptés et généralisés pour aider les enseignants à transmettre la valeur d'égalité filles-garçons aux élèves, des séquences pédagogiques enrichies préparées par les enseignants à partir d'outils rénovés et simplifiés et l'information des parents. La transmission aux élèves de ces valeurs se fera notamment à partir de séquences pédagogiques en classe, en s'inscrivant dans le socle commun et dans les programmes (en Français, Histoire, Géographie, Education morale et civique et EPS).
Le rapport se veut plein de promesses : "En matière de préconisations, non seulement il n'est pas proposé de renoncer au projet, il s'agit même de l'amplifier, en en faisant évoluer les modalités, de bâtir rigoureusement et progressivement un projet qui s'intègre au quotidien de la vie scolaire et des enseignements et qui relève pleinement de l'éthique professionnelle des enseignant-e-s."
En bref : un contenu et un objectif identiques, des périmètres différents pour les deux dispositifs, des outils pédagogiques enrichis et une communication différente. Un mal pour un bien ?
Pourtant, le remplacement des ABCD est critiqué par ses partisans aussi bien que par ses adversaires : les uns assènent l'exécutif d'une "reculade piteuse" (selon les termes du porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles), les autres l'accusent de poursuivre la même politique sous une appellation différente.
Dimanche 29 juin, Benoit Hamon déclarait au Parisien : "L'école, en plus d'apprendre à lire, écrire, compter, forme des citoyens. On y apprend à vivre ensemble, dans le respect et l'égalité." Sur ce point, pas de doute : l'éducation en faveur de l'égalité femmes-hommes se fait dès le plus jeune âge.
Une réalité récemment soulevée par la marque de serviettes hygiéniques Always, qui a tenté de mettre fin aux stéréotypes avec sa nouvelle campagne "Comme une fille ".