Violences conjugales : des chiffres alarmants
Chaque année en France, plus de 600 000 femmes sont victimes des violences infligées par leur compagnon et ce nombre est loin d'être en baisse. Voici les statistiques révélées à l'occasion de la Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Une femme sur 10 est victime de violences conjugales en France. Qu'elles soient verbales, physiques, sexuelles ou psychologiques, les violences faites aux femmes sont loin d'être réglées et les statistiques parlent d'elles-mêmes.
Selon une étude du ministère de l'Intérieur émise en 2012, 148 femmes ont succombé en l'espace d'un an des coups de leur compagnon. Mari, concubin, petit-ami, l'homicide est souvent commis au domicile du couple, soit 9 fois sur 10. Si les violences physiques vont souvent de pair avec les violences verbales au sein d'un couple, il faut savoir que 16 % des femmes déclarent avoir subi des rapports sexuels forcés ou des tentatives de rapports forcés au cours de leur vie et près de 154 000 femmes (âgées entre 18 et 75 ans) ont affirmé avoir été victimes de viol (environ un viol toutes les 7 minutes) entre 2010 et 2011, indique le Ministère des Droits des femmes.
Le constat est surprenant d'autant plus que certaines femmes maltraitées ne portent pas ou très rarement plainte : elles ne sont que 20%. C'est souvent la peur des représailles qui les empêche de franchir le cap et se rendre à la gendarmerie, car ces victimes craignent de tout perdre ou de se retrouver piégées sous les griffes de leur compagnon. En effet, les violences au sein du foyer sont souvent susceptibles d'être renouvelées si la victime ne dépose qu'une main courante et non pas une plainte en bonne et due forme. Ainsi, seules 27 plaintes pour viol sont déposées par jour. Pas beaucoup, lorsque l'on sait que 1 400 viols sur 10 000 (déclarés) font l'objet d'une condamnation.
Aussi, il faut savoir que quand une femme battue porte plainte, les autorités font tout pour que le conjoint soit expulsé du domicile et ces évictions sont, malheureusement, en baisse : 5.8 % en 2013 alors qu'en 2010 ces mesures d'interdiction prononcées contre le conjoint violent avait atteint un pic de 19.3% (ensuite cela va crescendo : 13.7 % en 2011, 5.9 % en 2012).
C'est pourquoi le gouvernement a renforcé son plan triennal afin de lutter de façon plus approfondie contre les violences dont sont victimes chaque jour les femmes et de faire baisser considérablement les chiffres de ce fléau.