Avortement : la grossesse d'une chilienne de onze ans fait débat

Au Chili, le cas une fillette de onze ans maltraitée et abusée sexuellement par son beau-père relance le débat sur l'avortement.

Enceinte de trois mois après avoir été violée par son beau-père de 32 ans, la fillette est dans une impasse dans son propre pays où l'interruption volontaire de grossesse est considérée comme illégale. Pourtant, l'avortement thérapeutique au Chili fut autorisé puis aboli pendant la dictature d'Augusto Pinochet.
La grossesse de la petite chilienne pourrait mettre sa vie en danger. Pourtant, dans une interview accordée à la chaîne Canal 13, elle déclare : "ce sera comme une poupée que je tiendrai dans mes bras. Je vais l'aimer beaucoup même si elle est de cet homme qui m'a fait du mal, cela ne fait rien, je vais l'aimer".
S'il s'est senti "touché" par les déclarations de la fillette, le président chilien Sebastian Pinera n'avance pas pour autant l'hypothèse d'une légalisation de l'avortement ne serait-ce qu'en cas de viol ou de risque pour la mère. Néanmoins, "après 22 semaines de grossesse, s'il était nécessaire de provoquer une naissance prématurée, il faudra suivre cette thérapie, parce que dans notre pays la vie de la mère arrive en premier", a-t-il ajouté.
Si plusieurs organisations féministes et défenseurs des droits de la femme et des enfants manifestent en faveur de la légalisation de l'avortement au Chili, le pays reste violemment réfractaire à ce genre de réformes notamment en raison de l'influence de l'Eglise catholique, omniprésente dans les décisions gouvernementales et législatives.

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