Stéphanie Frappart, femme de football et arbitre à l'Euro

La Française Stéphanie Frappart a été choisie par l'UEFA pour être quatrième arbitre à l'Euro de football qui commence vendredi 11 juin. Retour sur le parcours d'une femme qui détonne dans un milieu très masculin.

Stéphanie Frappart, femme de football et arbitre à l'Euro
© Stéphanie Frappart lors d'un match de Ligue des Champions en 2020 / Di Marco Alessandro/ANSA/ABACA

[Mis à jour jeudi 10 juin à 11h15] Ça y est, l'Euro 2020 de football, décalé d'un an en raison de la pandémie, démarre ce vendredi 11 juin. Euro où arbitrera pour la première fois une femme, en l'occurence Stéphanie Frappart, qui sera 4e arbitre lors de la compétition.
"C'est une belle évolution, une reconnaissance de mes qualités et mes compétences. C'est ma ligne de conduite depuis le départ, on me choisit pour mes compétences et pas mon pour genre", a commenté la Francilienne la semaine dernière lors d'une rencontre avec la presse au siège de la Fédération française (FFF).

"C'est une locomotive pour l'arbitrage féminin, et une femme exceptionnelle", salue quant à lui pour l'AFP le président de la Commission fédérale des arbitres, Eric Borghini.

Stéphanie Frappart officiera dès le match d'ouverture de la compétition, entre l'Italie et la Turquie, vendredi 11 juin à 21h.

L'UEFA a dévoilé, mercredi 21 avril, la liste des 18 arbitres principaux qui officieront lors du prochain Euro de football, du 11 juin au 11 juillet. Et parmi la liste des hommes en noir figure le nom d'une femme: Stéphanie Frappart.
Née en 1983 au Plessis-Bouchard dans le Val-d'Oise, Stéphanie Frappart est la première femme dans à peu près toutes les catégories d'arbitrage du football masculin. Et elle remplit à merveille son rôle de locomotive pour les 1000 autres arbitres femmes de France. 

Une joueuse technique qui a dû se faire sa place en rusant

Fascinée par le football qui est sa grande passion de l'enfance, Stéphanie Frappart commence à taper dans un ballon à l'âge de 6 ans.

Elle joue pour les équipes régionales en jeune, participe à une coupe nationale et effectue quelques matchs avec l'équipe première d'Herblay. Elle joue en numéro 10, le poste le plus technique sur le terrain.

Parallèlement, elle se passionne pour les règles de ce sport et commence à les apprendre minutieusement à 13 ans

Six ans plus tard, elle est arbitre en division d'honneur régionale en Île-de-France. C'est à ce moment qu'elle décide d'arrêter d'être joueuse. 

Elle déclare d'ailleurs à l'AFP: "J'étais devenue jeune arbitre de la Fédération et j'ai estimé que j'avais plus de chances d'évoluer dans l'arbitrage que dans le foot féminin, qui était alors beaucoup moins développé qu'aujourd'hui."

Pour se faire sa place dans un milieu qui ne laisse que très peu de place aux femmes, elle demande les ballons pour les tester avant chaque match. Dans un premier temps, elle les fait rebondir à la main, puis se met à jongler au pied. Histoire de montrer qu'au niveau technique, elle n'a pas grand-chose à envier aux joueurs sur la pelouse.

Un modèle pour toutes les autres femmes arbitres

Aujourd'hui, Stéphanie Frappart peu se targuer d'être un modèle à suivre pour toutes les jeunes femmes qui rêvent de revêtir la tunique noire. Elle est d'ailleurs la seule femme arbitre de femme en France à pouvoir vivre de son métier

Et pour que cela évolue dans le bon sens, elle s'est notamment engagée dans les élections pour la Ligue de football de Paris-Île-de-France, qui auront lieu le 19 décembre 2021. 

Stéphanie Frappart espère pouvoir continuer à faire entendre la voix des femmes dans le sport, elle qui n'avait pas hésité à parler après les affaires de violences sexuelles dans le sport. 

Sur RTL, elle se réjouissait que la parole se libère, et souhaitait que les victimes "s'expriment et puissent être accompagnées".

Parallèlement, elle a été en 2020 marraine de l'opération "Sport féminin toujours", qui vise à inciter les médias audiovisuels à diffuser du sport féminin.