Alexandra Lamy, Audrey Pulvar, Julie Gayet... Elles sont 343 pour allonger le recours à l'IVG

Alors que l'on fête le 5 avril les 50 ans du Manifeste des 343 "salopes" (courageuse signataires d'une pétition dans l'Obs où elles reconnaissent avoir avorté), 343 nouvelles femmes réclament dans le JDD que l'on allonge les délais de recours à l'IVG.

Alexandra Lamy, Audrey Pulvar, Julie Gayet... Elles sont 343 pour allonger le recours à l'IVG
© ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

Le 5 avril 1971, trois ans avant que Simone Veil ne devienne ministre de la Santé sous Valéry Giscard d'Estaing et ne soumette une loi dépénalisant l'avortement, est publiée une tribune dans le Nouvel Observateur. Il est inscrit sur le fond noir de la Une "la liste des 343 Françaises qui ont le courage de signer le manifeste "Je me suis fais avorter."
Le manifeste est rédigé par Simone de Beauvoir. Parmi les signatures, on retrouve Jeanne Moreau, Gisèle Halimi ou encore Françoise Sagan. Le retentissement est énorme et provoque de vifs débats dans la société française, jusqu'à l'adoption de la loi Veil le 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse, qui encadre une dépénalisation de l'avortement en France.

Le nouveau manifeste des 343

Ce 4 avril, dans le JDD, une nouvelle pétition signée de 343 femmes, célèbres ou anonymes, réclame l'allongement des délais de recours à l'IVG en France, au-delà de douze semaines. 

Le texte commence en rappelant que cinquante après le premier manifeste, il reste encore du chemin à parcourir. 

Elles écrivent : "Nous n'avons pas encore acquis la propriété pleine et entière de nos corps. Le patriarcat freine nos choix."

Ce manifeste fait suite à la décision prise en février dernier à l'Assemblée nationale de retirer une proposition de loi pour allonger ce délais d'accès à l'IVG et le faire passer à 14 semaines

Parmi les personnalités qui ont signées cette tribune, on retrouve des actrices telles que Marina Foïs, Julie Gayet ou Alexandra Lamy, des chanteuses comme Yaël Naim et Juliette Armanet ou encore des responsables politiques comme Clémentine Autain et Audrey Pulvar

"Je suis l'une d'elles."

Elles s'alertent qu'au delà des délais légaux, "les recours sont limités et conditionnés aux médecins qui statuent alors sur la "nécessité médicale" d'interrompre une grossesse mais aussi à notre situation socio-économique."

Le manifeste se termine avec des mots forts de solidarité envers toutes celles qui ont dû avorter au delà du délais légal:

"En solidarité avec toutes ces femmes, je déclare que je suis l'une d'elles. Je déclare avoir avorté. En France. A l'étranger. Au-delà du délai légal français. Je pourrais être l'une d'entre elles. Je suis solidaire. J'exige la réelle maîtrise de mon corps, j'exige le respect de mon corps, de mes droits et de mes choix, j'exige l'allongement des délais légaux d'accès à l'IVG."