Vie pro, télétravail : 44 % des salariés confinés en détresse psy

Le confinement pèse lourdement sur la moitié des travailleurs. Selon une étude Opinionway, 44 % d'entre eux sont en situation de détresse psychologique. Motivation en chute, accumulation des tâches, vie sociale au plus bas : les Français peinent à trouver leur planche de salut.

Vie pro, télétravail : 44 % des salariés confinés en détresse psy
© Stephane ALLAMAN/SIPA

Le confinement a bouleversé le quotidien de millions de Français et a contraint une grande partie de la population à télétravailler. Certains ont trouvé rapidement leurs marques, se sont créés une nouvelle routine, quand d'autres peinent à besogner tout en étant enfermés chez eux, parfois gênés par plusieurs enfants constamment dans leurs pattes. Les chiffres ne sont pas optimistes : après trois semaines de confinement, 44 % des salariés sont en situation de détresse psychologique, d'après une étude Opinionway pour le cabinet de conseil Empreinte humaine et dévoilée par RMC. Concrètement, la détresse psychologique se caractérise par des signes de stress et d'anxiété qui apparaissent généralement après un ou plusieurs événements troublants ou hors-du-commun.

Détresse psychologique, manque de motivation, angoisse permanente

À titre de comparaison, avant le confinement, ils étaient 34 % de travailleurs à être dans cet état psychologique préoccupant. Quant aux managers, 20 % d'entre eux affirment traverser une détresse psychologique élevée. Pour 24 %  des salariés, la motivation s'étiole au fil des semaines. Les raisons de cette baisse de moral significative sont diverses et variées : enfermement qui pèse, manque de lien social, perspective décevante de l'annulation de ses vacances au soleil, accumulation de tâches professionnelles et domestiques (et les femmes sont, encore une fois, bien mal loties sur ce point)... 

"Le confinement, tant dans le secteur privé que le public, engendre une surcharge de travail qui provoque une fatigue mentale et cognitive", a analysé Jean-Pierre Brun, cofondateur d'Empreinte Humaine et expert conseil. 

"C'est une catastrophe, il y a une angoisse constante. La journée de visio conférence ne s'arrête jamais. C'est oppressant car on a l'impression de ne jamais avoir de temps pour soi. On se sent obligés d'être près de son ordinateur, prêt à bondir à la moindre notification d'appel vidéo. Ca rend fou", a confié Célia, employée au service marketing d'une entreprise de cosmétique, auprès de RMC.

La priorité : un lien social à recréer

Pour le psychologue du travail, Christophe Nguyen, il est nécessaire de maintenir un lien social, aussi virtuel soit-il. "On sait ce qui marche: c'est mettre en place des vrais plans de prévention. Des lieux d'écoute, des lieux d'expression, des réunions d'équipe... Ce qui est important est de ne pas rester seul avec sa détresse", a-t-il expliqué.

Ce sondage OpinionWay a été réalisé du 31 mars au 8 avril auprès de 2 000 personnes.