"Un bébé miracle" : Après sa greffe de l'utérus, une femme de 37 ans enceinte de son 2e enfant

Déborah rêvait d'avoir un enfant. Cette Cannoise est née sans utérus. Impossible donc, pour elle, de devenir maman. Mais en 2019, elle fait le pari fou de bénéficier de la première greffe d'utérus en France : une réussite. En 2020, elle entreprend un transfert d'embryon et tombe enceinte de son premier enfant. Misha naît le 21 février 2021. Aujourd'hui, la famille va encore s'agrandir. En effet, la jeune femme de 37 ans est enceinte de son deuxième bébé.

Une prouesse de la science

Déborah a invité ce jeudi 20 octobre 2022 les caméras de BFMTV chez elle, à Cannes, dans les Alpes- Maritimes. Elle a fait part de son bonheur, poussant sa petite Misha dans la poussette. "En mars 2019, j'ai pu bénéficier de la première greffe d'utérus en France et aujourd'hui j'ai la chance d'être enceinte de mon deuxième bébé", déclare-t-elle à la chaîne d'information en continu, un large sourire aux lèvres. Aujourd'hui encore, Déborah a du mal à réaliser ce prodige. D'ailleurs, elle surnomme son enfant "bébé miracle". "Jamais je n'aurais imaginé pouvoir faire ces choses routinières, a-t-elle confié, prête à goûter une deuxième fois aux joies de la maternité. C'est juste génial."

Une deuxième greffe menée en septembre dernier

Comment les médecins ont-ils procéder à la transplantation de l'utérus sur Déborah ? Ils ont prélevé l'utérus de sa mère et mené une longue opération, fruits de 12 ans de recherche. "Pour éviter les complications, comme ce fut le cas lors de sa précédente grossesse, Déborah quittera Cannes après les fêtes de Noël pour s'installer, avec Misha, à côté de l'hôpital Foch. Pierre [son compagnon, ndlr] les y rejoindra les week-ends, en attendant la naissance par césarienne, probablement vers 8 mois, même si le terme officiel est le 1er avril", précise de son côté Le Parisien.

Et Déborah n'est plus la seule dans son cas : en septembre, une deuxième femme a bénéficié d'une greffe de l'utérus. L'opération a duré de 7 heures du matin à 1 heure le lendemain. "Ça s'est très, très bien passé", a assuré à BFMTV le professeur Jean-Marc Ayoubi, chef du service de gynécologie obstétrique de l'hôpital de Suresnes.

A noter qu'à l'heure actuelle, ces greffes n'en sont qu'au stade d'essais cliniques. Les médecins souhaitent les faire évoluer en "protocole de soin courant", lorsque "le bénéfice-risque de cette intervention" sera évalué. La greffe sera destinée à des femmes nées sans utérus, ayant subi une ablation de l'utérus ou possédant un utérus non- fonctionnel. Dans le monde, seulement 85 opérations ont été menées au total.