Chrysoula Zacharopoulou accusée de viols : qui est cette secrétaire d'Etat, que disent les plaintes ?

Improbable mais vrai : après Damien Abad, la prochaine personnalité du gouvernement d'Elisabeth Borne touché par une accusation de viols est... une femme. Chrysoula Zacharopoulou est secrétaire d'Etat, en charge du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux. Elle est aussi gynécologue de profession, spécialisée notamment dans les questions d'endométriose, maladie sur laquelle elle a rédigé un rapport pour Emmanuel Macron en janvier dernier.

Où en est l'enquête ?

Selon les informations du site Marianne, deux plaintes pour viol ont été déposées contre elle : l'une le 27 mai 2022, la seconde le 16 juin 2022. Une source proche du dossier indique que dans les deux cas, les faits reprochés à Chrysoula Zacharopoulou auraient eu lieu "dans un cadre médical", probablement donc lors d'un examen gynécologique. Les investigations ont été confiées à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Le parquet de Paris a indiqué au magazine Marianne que l'enquête était ouverte pour "déterminer si les faits sont susceptibles de tomber sous le coup d'une qualification pénale".

Qui est Chrysoula Zacharopoulou ?

Née en 1976 en Grèce, Chrysoula Zacharopoulou a obtenu ses diplômes de médecin en Italie, où elle est titulaire d'un doctorat portant sur l'endométriose. Elle est arrivée en France en 2007. En 2015, elle crée avec Julie Gayet l'association Info-Endométriose pour sensibiliser à cette maladie gynécologique. En 2019, elle est membre du parti présidentiel La République en marche (LREM) et élue députée européenne. Lors de la crise du Covid en 2020, elle s'engage dans une unité Covid à l'hôpital Begin à Saint-Mandé. En mai 2022, Élisabeth Borne, première ministre, la nomme secrétaire d'État auprès de Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. Chrysoula Zacharopoulou est chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux

Comment une femme peut-elle être accusée de viol ?

Le viol est défini légalement comme "une atteinte sexuelle avec pénétration commise sans le consentement de la victime". Un toucher vaginal commis sans autorisation de la patiente peut ainsi être qualifié de viol, par exemple. L'autorité médicale ne dispense pas de demander le consentement avant un acte, et bien entendu un médecin ne doit effectuer comme actes que ce qui est strictement nécessaire dans l'intérêt de sa patiente. 

Ces dernières années, beaucoup d'affaires de violence médicale ont émergé, mettant en cause notamment des gynécologues pratiquant des actes soit avec brutalité, soit sans consentement, soit sans nécessité médicale. Le 24 mai dernier par exemple, un gynécologue exerçant à Châlons en Champagne a été mis en examen pour viol aggravé : plusieurs patientes s'étaient plaintes d'actes médicaux "effectués sans nécessité médicale, et selon des modalités inhabituelles".