Nicolas Hulot, accusé de viol sur mineure : l'enquête classée sans suite

L'enquête qui visait Nicolas Hulot, accusé de viol et agression sexuelle sur mineure, a été classée sans suite, ce 12 septembre. Les faits sont considérés comme prescrits.

Nicolas Hulot, accusé de viol sur mineure : l'enquête classée sans suite
© Nicolas Hulot en 2018 par NICOLAS MESSYASZ/SIPA

[Mis à jour le 12 septembre 2022 à 12h54] L'enquête qui visait Nicolas Hulot, accusé de viol et agression sexuelle sur mineure, a été classée sans suite, a indiqué BFMTV le 12 septembre 2022. Il était accusé de viol, agressions sexuelles et harcèlement par plusieurs femmes, dans un numéro d'Envoyé Spécial, diffusé en novembre dernier sur France 2. Parmi celles qui avaient témoigné, l'une d'entre elles avait porté plainte contre l'ancien ministre. Or, les faits sont considérés prescrits.

Selon les propos du journaliste Nicolas Poincaré au micro de RMC, la plaignante était mineure au moment des faits présumés, en 1989. A l'époque, elle s'était rendue sur le plateau de France Inter pour y assister à une émission. "L'animateur l'avait raccompagnée à la gare et sur le parking, il aurait tenté de lui imposer une relation sexuelle", rapporte le journaliste.

Nicolas Hulot, soupçonné d'agression sexuelle par une fille de ministre

Une autre femme travaillait, elle, à l'ambassade de France à Moscou dans les années 90. "Elle l'a accompagné pour l'aider dans des démarches administratives et selon elle, il l'aurait agressée sexuellement dans un taxi", apprend-on. Mais ce n'est pas tout...

L'une des femmes ayant témoigné serait la fille d'une "ancienne ministre en vue" du gouvernement Jospin. "Cette jeune femme avait raconté avoir eu rendez-vous avec Nicolas Hulot dans un appartement parisien. Il aurait fermé la porte à clef avant de l'agresser. Elle aurait finalement réussi à prendre la fuite, pieds nus", a raconté Nicolas Poincaré.

La fille de cette ancienne ministre aurait d'ailleurs longtemps hésité avant d'accepter de témoigner. "Elle a même une fois donné rendez-vous à la journaliste d'Envoyé spécial avant de décommander alors que l'équipe de France 2 était déjà dans le TGV pour rejoindre la jeune femme chez elle dans l'Est où elle vit. Sa mère, à l'époque, l'avait encouragée à ne pas témoigner mais finalement, elle avait fait le choix de tout raconter", apprend-on également.

Nicolas Hulot "quitte la vie publique" après les accusations d'agressions sexuelles

Nicolas Hulot avait claqué la porte la veille de la diffusion du documentaire d'Envoyé Spécial, à l'automne dernier. "Je quitte définitivement la vie publique. Tout simplement parce que je suis écœuré", a déclaré l'ancien ministre de la Transition Ecologique sur BFMTV. "Je sais qu'à partir de demain, le lynchage va commencer. Je veux le dire sans formule, sans élément de langage : ni de près ou de loin, je n'ai pas commis ces actes (...) Je vis pour ma famille et mes amis à partir de maintenant. Je ne prendrai plus la parole car je ne me reconnais plus dans cette société, ni dans ses codes", a-t-il ajouté face à Bruce Toussaint.

Nicolas Hulot nie les accusations : le "poison de la rumeur"

Nicolas Hulot affirme être la cible "d'affirmations purement mensongères" et a déploré: "La justice et la vérité ne peuvent pas jaillir sur un plateau de télévision. On ne peut pas inverser la charge de la preuve". 

Pour rappel, l'ex-ministre avait déjà été accusé de viol par Pascale Mitterrand, selon des révélations de L'Ebdo en 2018. La petite-fille de François Mitterrand avait porté plainte contre lui en 2008, pour des faits présumés remontant à 1997. L'affaire avait été classée sans suite tandis que Nicolas Hulot avait affirmé que leur relation était consentie. 

"Depuis quatre ans, je subis le poison de la rumeur, des insinuations parfois des accusations au grand jour. Le poison du soupçon fait son œuvre mais avec une certaine naïveté, je pensais que rien de grave ne pouvait m'arriver. Mais aujourd'hui, être innocent ne permet plus de dormir tranquille", a-t-il commenté, toujours sur BFMTV.

Qui est Pascale Mitterrand ?

Pascale Mitterrand n'avait pas voulu que son identité soit divulguée dans la presse au moment de son dépôt de plainte, en 2008. Mais inévitablement, son nom avait fuité. Désormais âgée de 43 ans, la petite-fille de l'ex-président de la République, et fille aînée de Gilbert Mitterrand, est photographe. C'est à Paris, au sein de l'agence Sipa, que la jeune femme avait débuté sa carrière, au secteur politique et faits divers.

En 1997, à 19 ans, elle a réalisé un reportage photo dans le nouveau logement de Nicolas Hulot, en Corse. Un voyage d'une semaine au terme duquel elle a songé à tout quitter, tant elle en est revenue dévastée. "Elle a changé de métier alors qu'elle voulait faire le métier qui est la raison pour laquelle elle a rencontré Nicolas Hulot à l'époque. Donc elle change de métier, elle part faire un voyage au bout du monde, elle devient complètement différente", avait expliqué la journaliste de l'Ebdo Anne Jouan dans Quotidien.

"Non, elle vient toute seule" : ce que Nicolas Hulot aurait demandé

Dans le livre de Jean-Michel Apathie, Les Amateurs, paru en septembre 2021, l'on apprend que c'est en réalité Nicolas Hulot qui, ayant aperçu la photo de Pascale Mitterrand, aurait demandé à Gökşin Sipahioğlu, directeur de l'agence Sipa, de faire venir la jeune femme chez lui pour un photoreportage. "Elle, elle ne veut pas y aller. Elle veut être accompagnée. Ce que Sipa dit à Hulot, mais Hulot lui dit : 'Non, non, elle vient toute seule'", avait raconté la journaliste Bérengère Bonte, qui a précisé toutefois que Sipa ne savait pas réellement ce qu'il s'était passé dans cette maison en Corse, selon l'ouvrage.

Des années après l'affaire, Pascale Mitterrand vit désormais à l'étranger avec ses enfants. Elle tient à rester particulièrement discrète. Tout juste l'avait-on aperçue aux obsèques de Danielle Mitterrand en 2011.