Mila, seule, effrayée, "bête de foire" : "On m'a tout pris, tout volé"

Mila vit avec la peur constante que l'un de ses bourreaux mette ses menaces de mort à exécution. La jeune femme de 18 ans, qui se sent bien seule dans son combat, a livré un témoignage poignant dans "C à Vous"...

Mila, seule, effrayée, "bête de foire" : "On m'a tout pris, tout volé"
© Capture d'écran - C à Vous - Mila

"Si vous pensez que je vais formuler des regrets, refermez-le tout de suite", a prévenu Mila, dans son nouvel ouvrage Je suis le prix de votre liberté. Le 15 juin, sur le plateau de C à Vous, la jeune femme de 18 ans, dont les propos sur l'islam avaient choqué une partie des internautes en 2020, a de nouveau précisé qu'elle assumait ses déclarations. Mais les conséquences sont trop lourdes. 
"À chaque fois que je reçois des violences - mais c'est un quotidien, c'est toutes les heures, c'est permanent -, quelque part ça me renforce dans le sens où ils ne font que prouver ce que je dis. Et les masques sont tombés depuis tellement longtemps, que maintenant, ce qui reste à tout le monde c'est la lâcheté", a expliqué la jeune femme, qui reçoit constamment des menaces de mort et vit désormais sous protection policière.

"J'ai peur de tout le monde, de tout"

Désespérée par sa situation, Mila, qui avait dû quitter son lycée, puis l'internat militaire dans lequel elle avait été rescolarisée, ne croit plus en la possibilité d'un avenir paisible: "Moi, on m'a tout pris, on m'a tout volé, je n'aurais peut-être plus jamais la même vie, plus rien. J'ai peur de tout le monde, de tout autour de moi".

© Mila, au procès de ses cyberharceleurs, le 3 juin par Francois Mori/AP/SIPA

"J'ai l'impression d'être une bête de foire partout où je vais", a-t-elle déploré.

Elle a également expliqué qu'un de ses proches lui avait déjà dit, face à face: "Je vais fêter mon anniversaire en janvier. Ne le prends pas mal, mais je ne pense pas que je vais t'inviter parce que j'ai des potes qui veulent ta peau".

"Je suis un être impuissant, je ne peux pas arrêter tout ça"

Si le procès de 13 de ses cyberharceleurs s'est ouvert le 3 juin, la jeune femme se sent désormais bien seule. Rares sont ceux qui osent prendre sa défense. "Les gens, que ce soit des gens qui à la base m'apprécient, pensent comme moi ou non, n'ont pas envie de me défendre. Ils n'ont pas envie de défendre quelqu'un qui est harcelé. Ils ont peur pour eux premièrement, ils ont peur pour leur réputation, c'est le plus important", s'est-elle indignée.

Et d'ajouter: "C'est un raisonnement que je n'arrive pas à comprendre. Moi, personnellement, je n'ai pas été élevée comme ça. J'ai envie qu'on s'entraide. Quand les gens me disent par exemple c'est ton combat, ce n'est pas seulement mon combat. C'est le combat de tout le monde. Je suis un être impuissant, je ne peux pas arrêter tout ça".