Macron, giflé : Condamnation et Confidences de son agresseur

L'homme qui a giflé le président Macron a été jugé en comparution immédiate ce jeudi 10 juin. Prison ferme, amende de plusieurs dizaines de milliers d'euros... Quelle sentence a été prononcée contre Damien Tarel ? Comment a-t-il expliqué son geste ?

Macron, giflé : Condamnation et Confidences de son agresseur
© Emmanuel Macron, en février 2020 à Bruxelles par SIPA

[Mis à jour le jeudi 10 juin à 17h24] Damien Tarel, l'homme qui a giflé Emmanuel Macron, ainsi que l'ami qui l'accompagnait (et l'a filmé), Arthur C., ont été placés en garde à vue le 8 juin, immédiatement après l'incident. L'auteur de la claque a été jugé ce jeudi 10 juin en comparution immédiate. Selon Le Dauphiné Libéré, Damien Tarel est condamné à 18 mois de prison, dont 4 mois d'emprisonnement ferme, avec mandat de dépôt. Il se voit interdire aussi de détenir des armes pendant 5 ans et d'exercer toute fonction publique à titre définitif. Il doit être conduit au centre pénitentiaire de Valence directement après l'audience. 

D'après BFMTV, il a admis avoir dans un premier temps "envisagé de lancer un œuf ou une tarte à la crème" sur Emmanuel Macron, avec son ami. Damien Tarel a expliqué avoir ressenti un profond "dégoût" lorsqu'il a aperçu le président de la République. "Macron représente très bien la déchéance de notre pays", a-t-il assuré, avant de préciser toutefois que si c'était à refaire, il n'aurait pas donné cette claque. 

Et d'expliquer: "Je me sentais investi par ce que représentent les gilets jaunes qui avaient été expulsés avant et par le peuple français en général. L'acte est regrettable mais je n'ai aucunement envisagé de le commettre".

Son ami, lui, doit se faire délivrer une convocation en justice "pour la fin du second semestre 2022", a expliqué le procureur de la République.

Arthur C. doit en effet être jugé pour détention illégale d'armes, qui ont été retrouvées chez lui, avec un exemplaire de Mein Kampf, lors d'une perquisition le 8 juin. 

Ce que dit la loi

Selon la loi, les deux hommes encouraient jusqu'à "trois ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende", pour "violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours ou n'ayant entraîné aucune incapacité de travail", a expliqué le procureur de la République de Valence. 

En cas de préméditation, Damien Tarel aurait pu écoper de cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende. La peine aurait pu s'alourdir s'il était sous l'emprise de stupéfiants ou d'alcool, passant à sept ans de prison ainsi que 100 000 euros d'amende.

"Même si les violences n'ont pas forcément de conséquences physiques sur la personne d'Emmanuel Macron, ce sont des violences contre une personne dépositaire de l'autorité publique dans le cadre de l'exercice de ses fonctions", a expliqué Céline Parisot, présidente de l'Union syndicale des magistrats, au micro d'Europe 1.

Malgré tout, "il n'y a pas d'infraction de violence spécifique sur le président de la République", précise au Parisien Eric Morain, avocat pénaliste.

Ces Présidents qui se sont fait agresser 

En 2017, Emmanuel Macron avait d'ailleurs déjà subi une agression au Salon de l'Agriculture, lorsqu'un quidam lui avait jeté un œuf au visage.

Mais l'époux de Brigitte Macron n'a pas été le seul chef de l'Etat à subir une violence de la part d'un Français. Souvenez-vous, en 2011, Nicolas Sarkozy s'était fait saisir par le col à Agen lors d'un bain de foule. L'homme responsable avait été condamné à six mois de prison avec sursis et trois ans de mise à l'épreuve. 

Un an plus tard, ce fut au tour de François Hollande de subir les affres d'une citoyenne. Lors d'un colloque de la fondation Abbé-Pierre, à Paris, une femme lui avait balancé de la farine au visage. Elle avait été immédiatement placée à l'infirmerie psychiatrique de la Préfecture de Police de Paris.

Si l'on remonte plus loin dans le passé, l'on peut également citer ce jour de 2002, où Jacques Chirac avait été, en pleine campagne présidentielle à Mantes-la-Jolie, la cible de crachats.