Macron, giflé dans la Drôme [VIDEO]: sa réaction et les dernières infos
Le président de la République s'est pris une claque par un quidam, lors d'un déplacement à Tain-l'Hermitage. Que signifie le cri que le suspect a prononcé avant l'agression ? Emmanuel Macron, qui serrait de nouveaux des mains quelques minutes après, a commenté son agression...
[Mis à jour le 9 juin à 11h03] "Il faut relativiser cet incident qui est, je pense, un fait isolé", a déclaré Emmanuel Macron au Dauphiné Libéré, au sujet de la gifle qu'il a reçue lors de son "tour de France des territoires", le 8 juin. "Il faut respecter les fonctions dans la République et je ne lâcherai jamais ce combat", a ajouté le chef de l'Etat avant d'insister: "Sur le principe, je serai intraitable, mais ne laissons pas des faits isolés, des individus ultraviolents, comme il y en a toujours quelques-uns dans les manifestations aussi, prendre possession du débat public : ils ne le méritent pas".
Le président de la République n'a d'ailleurs pas cédé à la panique et avait continué visites et bains de foule dans les heures qui ont suivi la gifle.
"J'ai continué et j'ai salué les personnes présentes qui étaient à côté du monsieur et j'ai fait des photos avec elles. J'ai continué et je continuerai. Rien ne m'arrêtera", a-t-il assuré.
Dans la soirée du 8 juin, le domicile de l'agresseur a été perquisitionné, alors qu'il se trouvait en garde à vue.
Zemmour tacle Macron : propos chocs ?
Eric Zemmour, lui, a prononcé, comme à son habitude, des propos polémique au sujet de la gifle du chef de l'Etat. Sur le plateau de CNews, il a d'abord condamné l'incident: "Gifler le président, c'est évidemment gifler l'incarnation de la France, c'est absolument inqualifiable, scandaleux, impardonnable, etc".
Mais le polémiste a surtout ajouté: "Je pense qu'Emmanuel Macron n'est pas innocent dans cette histoire et qu'il a sa part de responsabilité. Je pense qu'on ne gifle pas quelqu'un qui est sacré et qui est respecté (...) Damiens (Robert-François Damiens, qui avait tenté d'assassiner le roi en 1757, ndlr.) ne veut pas tuer Louis XV. Il veut simplement humilier Louis XV et lui montrer qu'il n'est qu'un homme et que le peuple est mécontent de lui et qu'aux yeux du peuple, Louis XV par son comportement a désacralisé la fonction royale et la monarchie".
Emmanuel Macron, giflé dans la Drôme : la VIDEO
Emmanuel Macron ne s'attendait pas à recevoir une gifle en faisant son "tour de France des territoires". Le 8 juin, alors qu'il était à Tain-l'Hermitage afin de rencontrer des restaurateurs, à la veille de la réouverture des restaurants en intérieur, le président de la République s'est avancé vers la foule quand un homme s'est approché... pour le gifler!
Le chef de l'Etat a pu rapidement s'éloigner, mais le mal était fait. "Vers 13h15, le président était remonté dans sa voiture après avoir visité un lycée et il est ressorti car des badauds l'appelaient. Il est allé à leur rencontre et c'est là que l'incident s'est produit", a ajouté la prefecture.
Selon FranceInfo, deux hommes ont été interpellés, l'agresseur et l'homme qui l'accompagnait. "Côté Elysée, on décrit plutôt 'une tentative de gifle'", a expliqué sur Twitter Marcelo Wesfreid, reporter au Parisien.
La scène sest produite à la sortie du lycée hôtelier de Tain L Hermitage. Le président serre quelques mains avant de monter dans sa voiture pour le déjeuner. Cote Elysée, on décrit plutôt une tentative de gifle https://t.co/mFhsTPqefN
— Marcelo Wesfreid (@mwesfreid) June 8, 2021
Une enquête a été ouverte pour "violence sans ITT sur personne dépositaire de l'autorité publique" et une plainte est déposée par le préfet.
Qui est l'homme qui a giflé le Président ?
L'homme qui a giflé le chef de l'Etat est âgé de 28 ans, tout comme l'ami qui l'accompagnait, et est originaire de la Drôme. D'après Le Figaro, l'homme se prénommerait Damien T.
Actuellement en garde à vue, il n'est pas connu des services de police selon les propos du Procureur de la République de Valence, Alex Perrin, au Dauphiné Libéré.
Que signifie la phrase prononcée par l'agresseur ?
Avant de donner la gifle au président de la République, l'agresseur a prononcé le cri: "Montjoie, Saint-Denis!". Il s'agit d'une phrase royaliste utilisée au XIIe siècle et désormais utilisée comme slogan d'appartenance à l'extrême-droite.
A l'époque du Moyen-Âge, les armées des rois de France invoquaient Saint-Denis, protecteur des rois de France, afin de demander sa protection.
Ce slogan avait déjà été prononcé par "des militants de l'Action française", selon le député LFI Eric Coquerel.
"A bas la Macronie", a lancé l'agresseur juste après ce slogan moyenâgeux.
Peu après l'agression, Emmanuel Macron a poursuivi sa visite sans émettre le moindre commentaire sur cette gifle, ni de vive voix, ni sur les réseaux sociaux.
Il a même continué les bains de foule à Valence, dans l'après-midi.
La classe politique réagit
A l'Assemblée nationale, Jean Castex s'est indigné de cet acte: "J'en appelle à un sursaut républicain, il en va des fondements de notre démocratie (...) À travers le chef de l'État, c'est la démocratie qui est visée".
Cette fois-ci vous commencez à comprendre que les violents passent à l'acte ? Je suis solidaire du Président.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 8, 2021
Jean-Luc Mélenchon a, lui aussi réagi à cette agression, sur Twitter: "Cette fois-ci vous commencez à comprendre que les violents passent à l'acte? Je suis solidaire du Président".
Marlène Schiappa (@MarleneSchiappa): "Ce climat de haine et de violence, chacun doit le voir en face et prendre ses responsabilités pour le condamner" pic.twitter.com/WTffqfWrqY
— BFMTV (@BFMTV) June 8, 2021
"Quand le président de la République est agressé, c'est chaque Français qui reçoit un coup", a déploré Marlène Schiappa, auprès de BFMTV.
"Il est inadmissible de sattaquer physiquement au président de la République. Je suis la 1ère opposante à Emmanuel #Macron, mais il est le président : on peut le combattre politiquement, mais on ne peut pas se permettre à son égard la moindre violence." pic.twitter.com/AtUfpK4Uy2
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 8, 2021
Quant à Marine Le Pen, elle a déclaré, lors d'une conférence de presse: "Je suis la plus grande opposante à Emmanuel Macron, mais il est le président de la République (...) C'est inadmissible de s'attaquer à des responsables politiques, mais plus encore au président de la République".
Agresser le Président de la République cest porter un coup insupportable et intolérable à nos institutions. Face à ce geste inqualifiable, toute la Nation doit être solidaire du chef de lEtat. Jadresse dans ces circonstances tout mon soutien à @EmmanuelMacron.
— François Hollande (@fhollande) June 8, 2021
François Hollande, lui, a déclaré: "Face à ce geste inqualifiable, toute la nation doit être solidaire du chef de l'Etat".