Jonathann Daval : ce qu'il doit payer à la famille d'Alexia

La condamnation de Jonathann Daval en novembre 2020, à vingt-cinq ans de prison pour le meurtre de sa femme, Alexia, a donné lieu à une réparation financière pour les parties civiles. Combien ont obtenu les proches de la victime ?

Jonathann Daval : ce qu'il doit payer à la famille d'Alexia
© Parents d'Alexia Daval - Capture d'écran - France 3

[Mis à jour le mardi 25 mai à 18h28] La cour d'assises de Haute-Saône à Vesoul s'est prononcée ce mardi sur les dommages et intérêts demandés par la famille d'Alexia à Jonathan Daval, condamné à 25 ans de réclusion criminelle en novembre pour le meurtre de sa femme en 2017. Au titre de leur préjudice moral, les proches ont obtenu 165.000€ de dommages et intérêts. Jean-Pierre et Isabelle Fouillot, les parents d'Alexia, toucheront près de 130.000 euros.
La sœur de la victime, Stéphanie Gay, son époux et leur fils, seront également indemnisés, de même que le parrain d'Alexia. En revanche, les autres parents de la victime ont été déboutés de leurs demandes.

Jonathann Daval : la grosse somme que lui demandaient les parents d'Alexia Daval

Selon le Figaro, Jean-Pierre et Isabelle Fouillot, les parents de la victime, avaient demandé 150.000 euros au titre du préjudice moral. Un total de 300 000 euros auxquels s'ajouteraient 5000 euros de frais d'obsèques et 60.000 euros de préjudice matériel, puisqu'ils ont fermé leur bar-restaurant-PMU La Terrasse, juste après la mort de leur fille.

"Les Fouillot ont subi un préjudice moral considérable, ils ont perdu leur fille, puis on leur a raconté des histoires. Il y a une répétition de souffrances qui fait que le préjudice d'affection me paraît hors norme, bien plus fort que dans d'autres affaires", avait admis l'avocat des parents de la victime, Maitre Gilles-Jean Portejoie.

Quant à Grégory et Stéphanie Gay, le beau-frère et la sœur d'Alexia Daval, ils auraient réclamé respectivement 75.000 et 100.000 euros, toujours selon le Figaro. 

Jonathann Daval : la sentence

© BFM-TV

Le 21 novembre, Jonathann Daval, 36 ans, a été condamné à vingt-cinq ans de prison pour le meurtre de son épouse, Alexia Daval, par la cour d'assises de la Haute-Saône, à Vesoul.

Les faits qui lui étaient reprochés remontent à la nuit du 27 au 28 octobre 2017. Après la "dispute de trop" selon la version de l'accusé, cet informaticien s'en était pris à sa compagne depuis dix ans.

Après avoir tabassée puis étranglée à mort la jeune femme de 29 ans, Jonathann Daval avait partiellement calciné le corps de sa victime avant de s'en débarrasser dans le bois d'Esmoulins, à Gray-la-Ville (Haute-Saône). Un meurtre macabre pour lequel il ne sera arrêté que trois mois plus tard.  

L'avocat général avait requis la perpétuité

Un "crime presque parfait", selon les mots de l'avocat général Emmanuel Dupic, pour lequel ce dernier avait requis, samedi, la perpétuité. Une requête motivée par la loi qui indique que "la circonstance aggravante pour le crime contre un conjoint" est punie par "une peine de réclusion criminelle à perpétuité".

À la stupeur générale, elle n'a pourtant pas été écoutée.

"La perpétuité c'est une peine qu'on prononce pour les criminels les plus dangereux de la société: Francis Heaulme, tueur d'enfants, Michel Fourniret, Marc Dutroux, Guy Georges...", avait de son côté plaidé l'avocat de Jonathann Daval, Me Randall Schwerdorffer.

Même s'ils avaient confié souhaiter que leur ancien gendre soit condamné à la perpétuité, la famille d'Alexia s'est réjouit du verdict. "C'est à la hauteur de nos souffrances et ça va nous permettre de tourner une page", a confié Isabelle Fouillot à la sortie du Tribunal. Et d'ajouter, dans un sanglot : "Si elle nous regarde de là-haut, c'était pour elle".

Un face à face entre la mère de la victime et l'accusé

Lors de l'avant dernier jour du procès, la mère de la victime avait tenté en vain d'éclaircir les dernières zones d'ombre qui entourent la mort de sa fille. "Ne me dit pas que tu l'as tuée pour quelques mots", a-t-elle lancé à l'accusé. Et le meurtrier d'Alexia Daval de répondre, d'une voix juvénile : "C'était une dispute, Isabelle, il faut me croire, c'était une dispute". Une version répétée depuis plusieurs mois par Jonathann Daval qui ne convainc toujours pas Isabelle Fouillot, persuadée qu'Alexia a été tuée car elle souhaiter quitter son bourreau. "Je te souhaite un bon séjour en prison, adieu.", lui a-t-elle lâché, avant de confier à la presse qu'elle se résignait à ne jamais obtenir l'entière vérité.

Aucune émotion sur le visage de Jonathann Daval, à l'annonce du verdict.

"Pardon, pardon", a répété une énième fois l'accusé avant que les jurés ne se retirent pour délibérer. Trois heures après, ils annonçaient leur verdict. Une sentence que le principal concerné a accueillie sans broncher, conformément aux propos qu'il avait tenus la veille. " 

"Je dois payer pour les actes que j'ai commis ", avait-il affirmé.  

Jonathann Daval ne fera pas appel.