Les confinés sont déprimés, le gouvernement souligne leur moral en péril

Dépression, anxiété, troubles du sommeil et idées suicidaires… Le contrecoup du confinement pèse lourdement sur la santé mentale des Français. Un constat fait, notamment, par le gouvernement. Résultats, il fument, boivent, mangent et ne dorment pas... Leurs mauvaises pratiques.

Les confinés sont déprimés, le gouvernement souligne leur moral en péril
© Eugene Hoshiko/AP/SIPA

Confinés depuis fin octobre sans visibilité sur la date du déconfinement, les Français ont le moral en berne. Au programme ? Une augmentation significative de l'anxiété, des troubles du sommeil ou encore des idées suicidaires. "Nous voulons éviter une troisième vague, qui serait une vague de la santé mentale pour les jeunes et pour les moins jeunes ", s'est inquiété le ministre de la Santé, Olivier Véran, en déplacement le 18 novembre dernier.

Une augmentation des états dépressifs

Une déclaration basée sur les observations partagées la veille par le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, qui constatait "une augmentation importante des états dépressifs" en France. "Le nombre de personnes concernées a doublé entre fin septembre et début novembre", a-t-il précisé.

Après la santé et le porte-monnaie des Français, c'est donc les conséquences psychologiques d'un confinement prolongé qui inquiète le gouvernement. Et pour cause, selon les dire du Dr Nicolas Franck, auteur de livre Covid-19 et détresse psychologique - 2020, l'odyssée du confinement (Ed. Odile Jacob) : "Plus cette mesure est longue, plus ses conséquences sur la santé mentale augmentent et s'aggravent".

Alcoolisme, Tabagie, Grignotage et Trouble du sommeil à gogo

Une certitude étayée par une étude qu'il a menée sur 11 407 participants français, et qui lui a permis de déceler des changements de comportement dans la population générale.

Ainsi, 17,7 % des sondés ont déclaré avoir augmenté leur consommation d'alcool au cours du confinement. "Une personne sur quatre l'a modérément augmentée, un peu moins d'une sur dix en a perdu le contrôle", précise le psychiatre.

Une hausse inquiétante qui va de pair avec la propagation de troubles alimentaires. 40 % des personnes interrogées ont, en effet, déclaré avoir eu des problèmes de grignotage au cours des semaines de confinement.

Une mauvaise habitude qui semble s'être notamment portée sur les produits gras et sucrés, dont 36,2 % des sondés disent avoir augmenté les quantités.

A cela, il faut ajouter l'augmentation des troubles du sommeil, de la consommation de tabac ou encore de l'explosion du temps d'écran.

Des conséquences psychologiques qui pourraient durer

Des conséquences immédiates qui pourrait influer sur le moral des habitants de l'Hexagone sur le long terme... "Sur une population de 65 millions de personnes ayant vécu ce type de stress, on peut s'attendre au développement d'un très grand nombre de troubles anxieux généralisés et de dépressions. Leur expression pourra être durable", a, en effet, précisé l'expert.

Comment mieux vivre le confinement ?

Pas de panique cependant ! Pour limiter la casse, Nicolas Franck conseille de "structurer son quotidien". "Plus nos journées sont structurées, plus on affronte le confinement positivement. Les personnes qui se sont laissés désorganiser au niveau de l'alimentation, du sommeil ont supporté ça moins bien", explique-t-il.

Une rigueur quotidienne à laquelle il faut ajouter l'augmentation de contacts sociaux, à la fois si précieux et si compliqué en période de Covid-19. "Plus les personnes ont des échanges sociaux actifs, que ce soit en direct ou par téléphone, plus le bien être mental est conservé".

Un ensemble de bonnes pratiques qui pourraient, à nouveau, nous permettre d'éviter le pire.