Roberto Alagna : le ténor pris au piège pendant l'attentat à Vienne

"On se serait cru dans le Titanic..." Roberto Alagna était près des lieux, le soir des attentats en Autriche. Le ténor, qui était en pleine représentation à l'opéra de Vienne, a assisté à des scènes de panique surréalistes...

Roberto Alagna : le ténor pris au piège pendant l'attentat à Vienne
© Roberto Alagna et sa femme Aleksandra Kurzak par SADAKA EDMOND/SIPA

L'Autriche est encore sous le choc après les attentats qui ont fait 4 morts et 22 blessés, le 2 novembre, quelques jours après l'attaque à Nice. Ce soir-là, Roberto Alagna était avec son épouse Aleksandra Kurzak à l'opéra de Vienne, tout près des lieux de l'attaque terroriste. Il jouait la dernière représentation de Paillasse avant le confinement... lorsqu'il a reçu un message inquiétant. "Sur mon smartphone, que je consultais entre deux scènes, j'ai reçu un SMS d'un cousin qui me mettait en garde contre une fusillade dans Vienne. Il y avait des photos de policiers antiterroristes juste au pied du théâtre, sous ma loge", a raconté le ténor franco-italien de 57 ans au Parisien
Le chanteur lyrique d'origine sicilienne a senti l'angoisse monter, mais il a tenté tant bien que mal de cacher sa peur, face à ses collègues et au public, afin de n'affoler personne. 

"Forcément, c'était inquiétant. Mais je n'ai rien dit à personne. Car nous devions finir la représentation et elle était filmée. C'est à la fin de la représentation que le directeur a annoncé les événements", a-t-il expliqué.

Roberto Alagna : "On se serait cru dans le Titanic"

Lorsque l'annonce a été faite, la panique a gagné le public. "On a entendu des cris, mais la police est arrivée et cela s'est vite calmé", a raconté Roberto Alagna.

Les personnes présentes dans la salle sont donc restées confinées dans l'opéra pendant plusieurs heures, par mesure de sécurité. Un souvenir surréaliste qui restera gravé dans la mémoire du chanteur : "Entre les spectateurs, les musiciens de l'orchestre et les chœurs, il y avait plusieurs centaines de personnes confinées, dont des enfants à qui on a distribué des couvertures pour qu'ils dorment. Les musiciens sont restés dans la fosse et ont joué pour faire patienter tout le monde. On se serait cru dans le Titanic".

Roberto Alagna : "De la distraction à l'horreur"

Finalement, le ténor a pu rentrer à son appartement avec sa femme, vers 2 heures du matin, grâce à un responsable du théâtre qui lui a obtenu une "dérogation pour passer les barrages policiers".

Et de préciser : "Dans le centre-ville, il y avait des barrages de policiers partout, on avait l'impression d'être en état de siège, en guerre. On a basculé de la distraction à l'horreur. C'est terrible de vivre ça".