Bébé retrouvé dans les WC et examens gynéco forcés dans un aéroport

Plusieurs voyageuses ont subi des examens gynécologiques par les autorités de l'aéroport de Doha, au Qatar, le 2 octobre, à la suite de l'abandon d'un bébé... retrouvé dans des toilettes de l'aérogare.

Bébé retrouvé dans les WC et examens gynéco forcés dans un aéroport
©  Jed Leicester/Shutterstock/SIPA

Après la découverte d'un nouveau-né dans les toilettes de l'aéroport de Doha, la capitale du Qatar, plusieurs passagères d'un vol assuré par la compagnie Qatar Airways, à destination de Sydney en Australie, ont subi des examens gynécologiques forcés le 2 octobre pour déterminer si l'une d'elle avait accouché récemment et retrouver la potentielle mère de l'enfant.
Au total, 18 femmes, dont une Française et 13 Australiennes, auraient été débarquées de dix avions et contraintes par les autorités à cet examen corporel.
Wolfgang Babeck, un avocat australien, à bord d'un des appareils affectés a confié à l'AFP que les victimes étaient revenues "en état de choc". "Elles étaient toutes bouleversées, certaines étaient en colère, l'une pleurait, et personne ne pouvait croire ce qui venait d'arriver", a-t-il ajouté.

Un bébé dans un sac en plastique

Dans un premier communiqué, le gouvernement du Qatar avait indiqué que "un nouveau-né couvert d'un sac plastique, avait été trouvé dissimulé derrière une poubelle", désignant "ce qui s'apparente à une tentative de meurtre".

L'aéroport de Doha a fait savoir que "les individus ayant eu accès au secteur de l'aéroport où le nouveau-né a été trouvé ont été invités à participer aux recherches" et que "le personnel médical avait exprimé ses inquiétudes aux responsables de l'aéroport concernant la santé et le bien-être d'une mère qui avait juste donné la vie et demandé à la localiser avant qu'elle ne parte", afin de justifier les examens gynécologiques de force.

Le 25 octobre, les autorités de l'aéroport ont affirmé que le nouveau-né restait encore "non-identifié", mais était "en bonne santé aux mains du personnel médical et social".

Incident diplomatique

L'Australie a condamné fermement les agissements de la péninsule arabique. 

La ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne a décrit la situation comme "gravement troublante" et "grossière" et ne serait pas encore entretenue avec son homologue qatari, dans l'attente du rapport de l'incident qui devrait lui être transmis dans la semaine.

Les excuses du Qatar

De son côté, le petit émirat du Moyen-Orient, connu pour restreindre la liberté féminine, s'est exprimé le 28 octobre. 

Le Qatar a réagi, évoquant des regrets sur la violations des libertés individuelles et la détresse des passagères. "Même si le but de ces examens décidés dans l'urgence était d'empêcher la fuite des auteurs d'un crime horrible, l'État du Qatar regrette la détresse ou la violation des libertés individuelles que cette action a pu causer à des voyageurs", a assuré le gouvernement.

Ce scandale pourrait ternir l'image du Qatar, pays qui doit organiser la Coupe du Monde de football en 2022...