"Tu bosses ou tu te touches ?" : le député LREM Stéphane Trompille, condamné pour harcèlement sexuel
Le Conseil des prud'hommes de Bourg-en-Bresse a choisi de donner raison à une ex-collaboratrice de Stéphane Trompille, qui l'accusait de harcèlement sexuel sur son lieu de travail entre 2017 et février 2018.
Dans une décision rendue le 20 mai 2020, le tribunal de Prud'hommes de Bourg-en-Bresse a condamné le député LREM Stéphane Trompille pour harcèlement sexuel et licenciement abusif d'une ancienne collaboratrice. La plaignante, embauchée dans l'équipe de l'élu en 2017, était chargée de communication et de relations presse... avant d'être limogée en février 2018.
"Tu bosses ou tu te touches là ?"
Tout au long de son activité dans l'entourage de Stéphane Trompille, la victime aurait subi les "plaisanteries de mauvais goût et sexistes" de la part du député de l'Ain.
Dans le jugement consulté par l'AFP le 26 mai, le tribunal reconnaît que l'homme politique a adopté "un comportement attentatoire à la santé" de cette femme de 32 ans.
Par écrit ou à l'oral, l'élu de 35 ans aurait multiplié les remarques humiliantes sur le lieu de travail, comme le montre un message : "Tu bosses ou tu te touches là ?" envoyé à la plaignante.
S'en est suivi un "mal-être au travail, accompagné de stress et d'une perte de poids" pour la salariée, qui a décidé de prendre rendez-vous avec la médecine du travail en janvier 2018, selon Le Progrès. Elle a également signalé à Stéphane Trompille que ses conditions de travail lui semblaient inappropriées
En réponse, le député LREM a déclenché une procédure de licenciement pour insuffisance professionnelle, qui a pris effet en février 2018. Le conseil des prud'hommes a déclaré nul ce licenciement, au vu des agissements de harcèlement sexuel et en considérant que le député n'avait pas "veillé à la protection de la santé de sa salariée". Le juge a ordonné à Stéphane Trompille de verser plus de 20 000 euros à la requérante.
Stéphane Trompille, condamné à verser 20 000 euros à la victime
"La justice a fait son travail et j'espère que cela encouragera les autres victimes de harcèlement, ailleurs, à aller jusqu'au bout car il ne faut rien lâcher à ce sujet-là", a déclaré l'ex-collaboratrice au Progrès.
Du côté de la défense, Me Eric Daez ne se montre pas inquiet. L'avocat de Stéphane Trompille a précisé qu'une enquête pénale était toujours en cours pour établir la véracité d'un des témoignages fourni. Selon Le Progrès, le député de l'Ain a déposé plusieurs dossiers, pour faux notamment, en décembre 2018 et octobre 2019.