60% des Européennes ont subi du sexisme au travail, 11% un rapport forcé

Harcèlement, regards, attouchements et rapports non consentis : 60% de femmes en Europe aurait déjà subi une forme de sexisme au travail selon une récente étude Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation européenne des études progressistes, menée dans cins pays européens et publiée le 12 octobre. 

60% des Européennes ont subi du sexisme au travail, 11% un rapport forcé
©  andriano/123RF

11% des femmes européennes auraient eu un rapport sexuel "forcé ou non désiré" avec un collègue ou un supérieur. C'est un des chiffres rapportés dans l'étude Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation européenne des études progressistes, publiée le 12 octobre, concernant le sexisme au travail dans cinq pays européens (Allemagne, France, Espagne, Italie et Royaume-Uni).
Ainsi, on apprend que 9% des sondées ont subi des "pressions" de la part d'un collaborateur pour obtenir un "acte de nature sexuelle", quand 18% des femmes ont déjà du supporter "au moins une fois" des contacts physiques comme une main aux fesses, une étreinte forcée ou un baiser volé. Plus parlant encore, 46% des femmes en Europe ont déjà essuyé des "sifflements, des gestes ou des commentaires grossiers ou encore des regards concupiscents" au sein de leur milieu professionnel. 

Sexisme au travail : "un contexte de subordination, d'intimidation ou de manipulation"

21% des femmes interrogées ont déclaré avoir souffert du sexisme au bureau au cours de ces 12 derniers mois. Malgré ce constat glaçant, elles sont encore trop peu à oser parler des violences sexistes.
Seulement 13% des femmes ayant subi des attouchements et 16% de celles ayant fait l'objet de pressions en vue d'un rapport sexuel avouent s'être confiée à un interlocuteur de confiance. Cette étude met le doigt sur la question du consentement lorsque celui-ci peut "être extorqué dans un contexte de subordination, d'intimidation ou de manipulation" dans un cadre tel que le travail.

Etude réalisée en France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni et Espagne par l'Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation européenne des études progressistes sur 5 000 femmes européennes majeures.