Jérôme Cahuzac cisaille son bracelet électronique pour aider l'hôpital

L'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, condamné en 2018 pour fraude fiscale, a pu enlever son bracelet électronique pour exercer la médecine à l'hôpital corse de Bonifacio, en pleine pandémie de coronavirus.

Jérôme Cahuzac cisaille son bracelet électronique pour aider l'hôpital
© SEVGI/SIPA

En situation de crise sanitaire, tous les médecins, infirmiers, internes sont mobilisés dans les hôpitaux de France. C'est également le cas de... Jérôme Cahuzac. L'ancien ministre de François Hollande, condamné à quatre ans de prison dont deux fermes pour fraude fiscale en mai 2018, est placé sous la surveillance d'un bracelet électronique depuis avril 2019. Il est depuis replié en Corse du Sud dans la villa familiale de Caldarello où il vit librement depuis deux mois. 
Un régime qui lui a permis, après une autorisation de l'Ordre des Médecins, d'exercer son métier.
Chirurgien de formation -il a exercé en cardiologie puis en esthétique, Jérôme Cahuzac a en effet pu reprendre une activité de médecin généraliste au centre hospitalier de Bonifacio, où il a signé pour six mois.
Mais alors qu'il n'exerçait qu'une activité partielle dans cet hôpital, l'homme de 67 ans a été réquisitionné à plein temps, afin de lutter contre la pandémie de Covd-19, rapporte France Bleu ce vendredi 15 mai. Il a même obtenu le droit de cisailler lui-même son bracelet électronique. 

Jérome Cahuzac : ses avocats dénoncent "un acharnement insupportable"

Mais cette parenthèse de liberté est de courte durée. Juste après le déconfinement entamé lundi 11 mai, Jérôme Cahuzac a reçu une convocation lui demandant de se rendre à la prison, où un nouveau bracelet électronique lui sera posé le 20 mai. 

Une situation que dénoncent ses avocats, Antoine Vey et Eric Dupond-Moretti. En effet, ces derniers avaient déjà demandé que leur client bénéficie d'une libération conditionnelle et du retrait de son bracelet électronique.

Le parquet d'Ajaccio s'était fermement opposé à cette demande et avait demandé la tenue d'un débat contradictoire, prévu pour fin avril, puis repoussé en juin à cause de l'épidémie. 

"Depuis le début, le parquet s'est systématiquement opposé à toutes les demandes", explique Me Antoine Vey auprès de Franceinfo. Et Me Dupond-Moretti de poursuivre: "Depuis le début, nous sommes presque habitués à un traitement de défaveur, dénonçant un "acharnement insupportable" sur son client. Si selon les deux avocats, Jérôme Cahuzac a "toutes les conditions légales" pour être librele parquet d'Ajaccio, lui, considère que "tout cela est pleinement conforme au code de procédure pénale".