Les Français, déjà déconfinés : preuves flagrantes du relâchement

Voilà six semaines que la France est confinée à cause de la pandémie de Covid-19. Malgré un plan de déconfinement partiel annoncé par le Premier ministre pour le 11 mai, la population ne tient plus et brise le confinement. Le virus menace, les politiques sonnent l'alerte...

Les Français, déjà déconfinés : preuves flagrantes du relâchement
© Rapahel Lucas/SIPA

Après l'annonce du plan de déconfinement partiel et progressif prévu à partir du 11 mai présenté par Edouard Philippe, les Français ont découvert les cartes des départements classifiés par un barème de couleur provisoire composé de vert pour les territoires les moins touchés, d'orange pour l'incertitude et de rouge pour ceux où la contagion est la plus forte. Mais l'attente commence à se faire longue pour certains qui s'aventurent dehors, longtemps, en dépit de la distanciation sociale et des gestes barrières. Il reste 10 jours de confinement encore obligatoires ! Nos dirigeants alarment...
Dans une interview au Parisien - Aujourd'hui en France, le ministre de la Santé Olivier Véran met en garde contre un relâchement du confinement qui pourrait retarder sa levée prévue le 11 mai. Il recommande aussi aux Français de ne pas réserver leurs vacances pour l'instant.

Paris s'éveille... beaucoup trop tôt

"Les gens sont très respectueux des règles qui ont été instituées",  a assuré Colombe Brossel, adjointe à la sécurité de la maire Anne Hidalgo. Comment expliquer alors la scène surréaliste vécue le 25 avril dans le 18ème ? Une trentaine de Parisiens, tapant du pied et des mains au son de Laisser-Moi Danser de Dalida, lancé par DiscoBalcons, un DJ amateur, qui comme son non l'indique, passe de la musique de son balcon.

Comment justifier les centaines de personnes amassées chaque jour de la semaine passées le long du Canal St-Martin (les berges de la Seine sont fermées et surveillées) ou les familles en goguette et les amis réunis sur les places et dans les ruelles de la Butte Montmartre ?
"Il ne faut pas reprendre l'habitude de s'asseoir les uns à côté des autres sur un banc, ne pas être tous serrés pour aller faire les courses alimentaires", a donc précisé l'élue parisienne.

Si les contrôles sont toujours en vigueur dans les rues de Paris, les gens s'attardent, flânent et dépassent l'heure autorisée. Après plus de six semaines de confinement, 69 000 verbalisations ont eu lieu dans la capitale.

Les amendes pleuvent à Nice

A Nice, c'est une situation similaire qui est observée par le maire de la ville. "On est a près de 500 PV par jour au lieu de 300 il y a deux semaines. Cela montre un relâchement. On va redoubler d'efforts avec les drones, les hélicoptères, les messages... Ce ne sera pas un week-end de confort. J'invite les Niçois à se ressaisir", a affirmé Christian Estrosi (LR) sur Europe 1 le 1er mai. Le département des Alpes-Maritimes, classé provisoirement en orange sur la carte de déconfinement, va donc continuer à appliquer strictement les règles mises en place sur les promeneurs et autre flâneurs.

Relâchement sous le soleil de Toulouse et en Dordogne

Mise en garde également à Toulouse: si la Haute-Garonne a été placée en vert, "il faut être rigoureux", selon le maire Jean-Luc Moudenc (LR). Dans une visio-conférence le 1er mai, l'élu a exprimé  son mécontentement. "Les Toulousains sont des lézards, depuis toujours ils sortent quand le soleil est là. Mais le retour de bâton risque d'être cruel", a-t-il avancé, ajoutant que 4 100 verbalisations ont été recensées depuis le début du confinement. L'édile a également annoncé s'être entretenu avec le préfet Étienne Guyot pour intensifier les contrôles de police jusqu'au 11 mai.

En Dordogne, elle aussi de couleur verte sur la carte, un certain relâchement a été constaté. Lors d'une conférence de presse le 30 avril Frédéric Périssat, le préfet du département, a lui aussi alerté sur les risques d'un déconfinement trop rapide. "Je ne veux pas que nous ayons un relâchement coupable", a déclaré le politique.

Crainte d'une deuxième vague dans le Haut-Rhin 

Dans le Haut-Rhin, fortement touché par la pandémie, la peur d'une seconde vague plus violente se précise. Interrogée par BFMTV, Brigitte Klinkert, la présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, a fait part de son inquiétude. "Nous avons été confinés avant les autres départements et donc ce confinement commence à peser sur la population. On constate aujourd'hui beaucoup plus de circulation. Ce que je crains aussi ce sont les patients asymptomatiques, ceux qui sortent et qui pensent ne pas avoir le virus mais qui risquent de contaminer les autres. Soyons prudents", a-t-elle expliqué.

Jusqu'au 11 mai... et après : Restez chez vous ! (autant que possible)