Ramadan en confinement : changements, rites et sens pour les Musulmans

Ambiance moins festive, jeûne à la maison, mosquées fermées... Alors que la France est en confinement, des millions de musulmans entament ce vendredi 24 avril un mois de jeûne pas comme les autres, sans mosquées ni rassemblements familiaux.

Ramadan en confinement : changements, rites et sens pour les Musulmans
© rawpixel

Après les fêtes de Pâques chrétiennes et juives, le ramadan, mois de jeûne et de prière, débute ce vendredi 24 avril. Un mois pieux qui est cette année placé sous le signe du confinement et de la distanciation sociale, privant, pour la première fois de l'histoire, des millions de musulmans des mosquées et des réjouissances familiales.
En effet, cette année, en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19, "on part sur l'hypothèse d'un ramadan confiné tout au long du mois, les rassemblements (dans les lieux de culte, ndlr) étant probablement interdits encore après le 11 mai", a indiqué Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, à l'AFP. 

Confinement et ramadan : certains rites modifiés 

Certains rites sont également contraints d'être modifiés, afin de s'adapter au mieux à la situation vécue par les fidèles. La rupture du jeûne quotidienne le soir, lors du repas de l'iftar, devra se faire chez soi. "Nous déconseillons fortement aux familles de se regrouper en dehors du foyer", souligne le principal interlocuteur de l'État sur le culte musulman. Le jour de l'Aïd-el-fitr, la grande fête célébrant la rupture du ramadan, devra probablement se dérouler, elle aussi, en comité réduit.

De surcroît, tous les lieux de culte étant fermés au moins jusqu'à mi-juin, les tarawih, prières de la nuit qui se font dans les mosquées le soir le mois du ramadan, devront se faire à domicile. "C'est la seule attitude responsable et conforme aux principes et aux valeurs de notre religion dans ce contexte d'épidémie", déclare le CFCM à l'AFP

Kahina Bahloul appelle à revenir "au sens premier du ramadan" 

Si ces restrictions sont un crève-coeur pour de nombreux fidèles, pour Kahina Bahloul, première femme imame de France, ce mois de jeûne pas comme les autres va permettre de se recentrer sur l'essentiel. "Ce confinement, qui nous pousse à une distanciation sociale, nous invite à revenir au sens premier du ramadan", déclare-t-elle sur France Info.

Si le ramadan a aujourd'hui une dimension très festive, Kahina Bahloul rappelle que c'est avant tout une "retraite spirituelle" et "un moment de recueillement". "Peut-être que c'est l'occasion pour les musulmans de revivre le ramadan dans ce sens" ajoute-elle.