Piotr Pavlenski avoue avoir volé les vidéos à sa compagne Alexandra de Taddeo : le point Griveaux 

Piotr Pavlenski a clarifié la responsabilité d'Alexandra De Taddeo dans l'affaire de la fuite des vidéos intimes de Benjamin Griveaux.  L'artiste russe qui revendiquait avoir mis en ligne les vidéos compromettante de l'ex-candidat à la mairie, a affirmé avoir volé les images à sa compagne, lors d'une interview accordée à CNN le 21 février. Il a ainsi déclaré à la chaîne américaine dans un français hésitant ; "Elle ne sait pas que j'ai trouvé et pris cette vidéo (...) Elle n'était pas contente que je ne le lui demande pas, bien sûr".

Il confirme ainsi la version d'Alexandra De Taddeo, qui avait reconnu être la destinataire des fichiers érotiques de Benjamin, mais disait ignorer la façon dont les photos, qui datent de 2018, s'étaient retrouvées entre les mains de Pavlenski.

La relation contestée de Piotr Pavlenski et Alexandra De Taddeo

La famille de la jeune avocat défendait depuis son arrestation qu'elle avait été manipulée par l'artiste exilé.
"Franchement, ma soeur et Piotr Pavlenski sont aux antipodes. Mais ce qui est vrai, c'est qu'elle est très amoureuse de lui (...) Je pense qu'elle s'est retrouvée prise en otage de sa situation de couple", a expliqué son frère au Parisien. Selon une enquête menée par Paris Match, Alexandra De Taddeo, fascinée par l'opposant du Kremlin, a rencontré celui-ci en septembre 2017. Là encore, les parents ont démenti en affirmant que les deux individus ne s'étaient croisés qu'après le début de sa liaison avec Benjamin Griveaux.

Depuis l'annonce du retrait de Benjamin Griveaux de la course aux Municipales, les soutiens se multiplient, mais les questions aussi. Voici tout ce qu'il faut savoir sur l'affaire, depuis le début.

Benjamin Griveaux : la fameuse vidéo

Nous sommes le 13 février, en fin d'après midi. Benjamin Griveaux présente son programme lors d'une conférence de presse quand ses proches lui apprennent que plusieurs messages publiés sur Twitter relaient l’adresse du site www.pornopolitique.com, créé par Piotr Pavlenski, un activiste russe. Au même moment, un lien vers ce même site apparaît sur le forum "18-25" du site très fréquenté jeuxvideo.com,.

Sur www.pornopolitique.com, une page dédiée au candidat dévoile des conversations et des vidéos de masturbation qui auraient été envoyées en mai 2018 à une femme par le candidat à la mairie de Paris alors qu'il était porte parole du gouvernement.
Très vite, l'affluence sur le site atteint des record obligeant Benjamin Griveaux et son équipe à organiser une réunion de crise tard dans la soirée.

Benjamin Griveaux candidat : la démission

Le 14 février en début de matinée, Benjamin Griveaux prend la parole dans les locaux de l'Agence France Presse pour annoncer son retrait de la course aux municipales. "En annonçant ma candidature à la mairie de Paris, je connaissais la dureté du combat politique (...) Depuis plus d'un an, ma famille et moi avons subi des propos diffamatoires, des mensonges, des rumeurs, des attaques anonymes, la révélation de conversations privées dérobées ainsi que des menaces de mort (...) Ce torrent de boue m'a affecté et surtout a fait mal à ceux que j'aime. Comme si cela n'était pas suffisant, hier, un nouveau stade a été franchi. Un site Internet et des réseaux sociaux ont relayé des attaques ignobles mettant en cause ma vie privée. Ma famille ne mérite pas cela. Personne, au fond, ne devrait jamais subir cette violence. En ce qui me concerne, je ne suis pas prêt à nous exposer davantage, ma famille et moi, quand tous les coups sont désormais permis. Cela va trop loin", déclare le candidat très ému. 

Après sa déclaration, Benjamin Griveaux assure à l'Agence France-Presse qu'il a échangé la veille avec Emmanuel Macron, qui lui a, selon ses dires, apporté son soutien et qui lui a conseillé de protéger ses proches.

Griveaux porte plainte pour atteinte à l'intimité de la vie privée

Le lendemain dans l'après midi, Benjamin Griveaux dépose plainte pour atteinte à l'intimité de la vie privée dans les locaux de la direction régionale de la police judiciaire. Une plainte déposée contre X précise son avocat. "Nous sommes respectueux de la présomption d'innocence. Il ne nous appartient pas de désigner des coupables. A la justice de le faire", confie maître Richard Malka. Un nom pourtant circule : celui du fameux Piotr Pavlenski qui a revendiqué rapidement cette divulgation.

Cet artiste russe de 35 ans, réfugié politique en France depuis 2017 , a marqué les esprits à Moscou en se clouant les testicules, en se cousant les lèvres et se coupant le lobe de l'oreille. A Paris, il a incendié la façade de la Banque de France et a pris un an de prison ferme.

Accusé par certains d'être proche du mouvements des Gilets Jaunes, il était représenté par l'avocat Juan Branco, farouche opposant à Emmanuel Macron et militant d'extrême gauche.

Le Parisien qui cite des "sources concordantes", rapporte que la personne destinataire des messages envoyés par Benjamin Griveaux est Alexandra de Taddeo. Originaire de Metz, cette jeune femme de 29 ans, qui a suivi un master de droit à Assas (Paris II) pour devenir avocate, serait en couple avec Piotr Pavlenski depuis le début de l'année 2019 et aurait vécu avec lui dans des squats selon Le Journal du Dimanche.

Les messages de l'ex-candidat à la mairie de Paris ayant été envoyés grâce à la fonctionnalité de Messenger permettant de les faire disparaître rapidement, la jeune juriste aurait procédé à des enregistrements afin de les conserver. Les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance contre la personne ignorent pour le moment si elle a remis ces enregistrements volontairement à son compagnon.

Garde à vue pour l'activiste russe Piotr Pavlenski et sa compagne Alexandra de Taddeo

Recherché depuis le 2 janvier pour dégradation en bande organisée et violences avec armes survenues le soir du 31 décembre 2019, Piotr Pavlenski est interpellé le 15 février à 16h30 dans un hôtel de Boulogne-Billancourt avant d'être placé en garde à vue dans le cadre de cette première affaire au commissariat du 5ème arrondissement de Paris.

Sa compagne est interpellée le même jour. Initialement entendue en audition libre, elle est placée en garde à vue au cours de la soirée pour atteinte à l'intimité de la vie privée et diffusion sans accord de la personne d'images à caractère sexuel indique le parquet de Paris à BFMTV.

Le lendemain, Piotr Pavlenski est également placé en garde à vue pour les mêmes chefs d'accusation. 

Diffusion des images à caractère sexuel : Acte politique ou vengeance ?

L'activiste russe  et sa petite-amie sont mis en examen et placés sous contrôle judiciaire le 18 février pour deux chefs d'accusations : "atteinte à l'intimité de la vie privée par enregistrement ou transmission de l'image d'une personne présentant un caractère sexuel" et "diffusion sans l'accord de la personne d'un enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenues avec son consentement ou par elle-même".

Le parquet de Paris ouvre deux informations judiciaires contre l'artiste russe Piotr Pavlenski, la première pour des violences commises avec arme le 31 décembre et la seconde, qui vise également sa petite-amie Alexandra de Taddeo, pour la diffusion des vidéos intimes de Benjamin Griveaux. 

Alexandra de Taddeo est entendue par un juge d'instruction le même jour. Cette dernière serait bien la destinataire des messages et vidéo intimes envoyés par Benjamin Griveaux. L'avocate de 29 ans déclare avoir vécu une courte relation virtuelle avec l'élu LREM. N'appréciant pas le comportement de ce dernier, qu'elle n'aurait rencontré qu'une seule fois, elle aurait alors dévoilé les vidéos par esprit de vengeance, explique Le Parisien. 

Toutefois, la jeune femme assure qu'elle ne sait pas comment son petit-ami actuel Piotr Pavlenski avait obtenu les vidéos. Elle explique qu'elle n'a pas pris part à la mise en ligne de ces images et assure "ne pas ressentir d'acrimonie personnelle " vis-à-vis à Benjamin Griveaux.

Benjamin Griveaux, remplacé par Agnès Buzyn

A un mois des municipales, une course contre la montre s'était engagée au sein de La République en Marche pour trouver un successeur à Benjamin Griveaux.

Après le désistement de la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa, de la maire du 9e arrondissement de Paris Delphine Bürkli, de l'élu du 18e arrondissement Pierre-Yves Bournazel ou du ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, c'est Agnès Buzyn qui a été investie tête de liste aux municipales à Paris le 16 février en milieu d'après-midi. Olivier Véran devient donc le nouveau ministre de la Santé...