Laura R., étranglée devant sa fille : le procès est ouvert

Laura R., mère de 31 ans, a failli être tuée "étranglée par son compagnon", selon son avocate. La jeune femme fait face à son conjoint devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine. L'ouverture de ce procès, un an après les faits, marque la fin de son calvaire.

Laura R., étranglée devant sa fille : le procès est ouvert
© Katarzyna Białasiewicz

C'est une triste affaire de violences conjugales qui s'ouvre aujourd'hui à la cour d'assises des Hauts-de-Seine. à Nanterre. Frédéric C., 36 ans, comparaît pour "tentative de meurtre sur conjoint", après avoir supposément étranglé sa compagne devant leur petite fille. Les faits remontent au mois d'avril 2018 : l'homme est rentré ivre d'une soirée entre collègues. Laura R., 31 ans, sa compagne, lui a alors demandé d'aller dormir chez sa mère. Ce dernier aurait refusé. La jeune femme a donc quitté la chambre conjugale pour finir sa nuit dans celle de sa fille, alors âgée de 2 ans. Son conjoint l'aurait suivie et serait devenu violent.
Il l'aurait saisie par la gorge, lui aurait tapé la tête contre le mur et le sol, tout en la menaçant de mort. Alertés par les bruits, des voisins ont sonné à la porte. Selon les témoignages, Frédéric C. serait sorti de l'appartement, le sourire aux lèvres, tandis que sa femme était à quatre pattes et tentait de reprendre son souffle. "Elle serait probablement morte étranglée par son compagnon, Laura est une rescapée", affirme Maître Nathalie Tomasini, avocate de la victime au 20 Minutes.  

Plusieurs mains courantes mais aucune plainte

Interpellé avec 0,95 grammes d'alcool dans le sang, l'agresseur a vite avoué les faits, mais a dit ne pas avoir voulu tuer sa compagne. "Il a reconnu l'avoir saisie par le cou dès la première audition. Il s'en veut beaucoup et le regrette d'autant plus qu'il l'a fait en présence de son enfant, mais jamais il n'a cherché à la tuer", ajoute Me Erwan Coignet, son avocat. Si Frédéric C. dit que cette violence n'a rien de quotidien, sa compagne tient un autre discours.

En effet, les enquêteurs ont déterré trois mains courantes déposées par Laura R., dont deux pour violences conjugales. En revanche, aucune plainte n'a été déposée. Une procédure lancée par l'ex-compagne de l'accusé, en 2010, a été mise en lumière par les investigations. Cette dernière aurait également été victime de coups par Frédéric C.. Un soir, alors qu'il était ivre, il l'aurait réveillée, se serait assis sur elle avant de la gifler, de la saisir à la gorge et de la plaquer contre le mur. Là encore, aucune plainte n'a été déposée.

Selon la victime, son compagnon la frapperait régulièrement et aurait été violent envers elle, même durant sa grossesse. La justice devra trancher sur le sort de l'agresseur, mais également sur celui de la fille du couple, âgée de 4 ans aujourd'hui. D'après Laura R., sa fille souffre de stress post-traumatique, qui prend la forme de cauchemars et crises d'angoisse, et qui serait dû aux violences dont elle a été témoin. Toutefois, elle n'a jamais été victime de mauvais traitements de la part de son père, selon sa mère. "

Les enfants ne sont pas que témoins des violences entre leurs parents, ils sont également victimes directes", précise Me Tomasini. Frédéric C. encourt la réclusion criminelle à perpétuité.