#UberCestOver : victimes d'agressions sexuelles, les femmes claquent la porte

Des mains baladeuses et comportements déplacés lors d'une course interminable : c'est le cauchemar vécu par plusieurs usagères de l'application Uber. Deux jeunes femmes ont porté plainte contre un individu qui aurait tenté de les toucher, tandis que des chauffeurs VTC protestent contre les nombreuses failles de l'application.

#UberCestOver : victimes d'agressions sexuelles, les femmes claquent la porte
© Dean Drobot

La compagnie de VTC Uber est dans la tourmente, encore une fois. Après des polémiques sur le statut de ses employés, le leader sur le marché de service de transports est au cœur de plusieurs plaintes pour attouchements et agressions. À Strasbourg, une étudiante de 22 ans a été victime d'une agression sexuelle par un chauffeur Uber, alors qu'elle rentrait de soirée, le 17 novembre dernier. "Il a entrelacé ses doigts avec les miens, les a posés sur ma cuisse, puis sur la sienne. J'étais tétaniséeJe me sentais prise en otage. J'ai tenté de le pousser avec mon sac. Avec mon autre main, j'essayais d'envoyer un message à une copine mais j'avais peur qu'il me voie et qu'il me prenne mon téléphone. ​​​​Il a tendu sa bouche en disant "bisou". Je suis sortie de la voiture aussi vite que j'ai pu, en claquant la porte", raconte Sonia au Monde. 

Une fois chez elle et remise de ses émotions, la jeune femme a informé le service de l'application au plus vite : "Ils m'ont dit qu'ils étaient navrés, qu'ils allaient suspendre le chauffeur et j'ai pu me faire rembourser la course". Elle a alors relaté sa triste expérience et a partagé l'identité de son agresseur sur les réseaux sociaux. C'est là qu'elle a découvert le témoignage d'une autre jeune femme qui a raconté avoir vécu la même scène avec le même individu, il y a deux ans. "Je pensais l'avoir mis hors d'état de nuire. Quand j'ai vu que son profil affichait fièrement cinq étoiles et une ancienneté de quatre ans chez Uber, je suis tombée de haut !" Les deux jeunes femmes ont porté plainte au commissariat, d'après DNA.

La société a indiqué qu'une enquête interne avait été ouverte, selon les informations de BFM TV. Mais face à cette affaire qui aurait pu être évitée, la colère gronde. Sur Twitter et Instagram, les victimes d'agressions, harcèlements et exhibitionnisme s'épanchent sur leurs mauvaises expériences sous le hashtag #UberCestOver (Uber, c'est fini) : la journaliste Anna Toumazoff a récolté une centaine de témoignages, mais Uber n'a toujours pas réagi.   


A Londres, Uber retiré du marché 

Si le sort de la société de transports est encore incertain en France, à Londres, Uber vient de perdre son permis d'exercer à cause d'une "faille informatique" qui mettrait en danger les passagers et serait à l'origine de plusieurs plaintes de voyageurs, victimes d'agressions et de harcèlements à bord de véhicules. En effet, la Transport for London, organisme responsable des transports en commun dans la capitale britannique, vient d'épingler plusieurs conducteurs sans permis et dont l'identité n'était pas fiable.

Dans l'Hexagone, si aucun témoignage de passager ne permet de soupçonner de tels méfaits, les chauffeurs VTC se plaignent de la circulation de "faux chauffeurs" sans permis de conduire ni cartes de professionnelles, comme nous en informe LCI.

De son côté, la compagnie met ses usagers en garde et leur demande de "vérifier le numéro de la plaque d'immatriculation, le modèle et la marque du véhicule, ainsi que la photo et le nom du chauffeur avant de commencer la course". Si le conducteur ne correspond pas au profil partagé sur l'application, l'usager ne doit pas monter, signaler ce dernier et annuler la course.  

3 000 agressions sexuelles aux Etats-Unis

D'après un rapport sur la sécurité publié le 5 décembre, la société aurait répertorié près de 3 000 plaintes pour agressions sexuelles en 2018, aux Etats-Unis. Sur les 1,3 milliard de courses effectuées dans le pays en 2018, la société comptabilise 594 plaintes de victimes qui déclarent avoir été embrassées sur des parties non sexuelles sans leur consentement (contre 570 sur les 1 milliard de courses effectuée en 2017) et 235 plaintes pour viols l'an dernier contre 229 en 2017.