Signes religieux en sorties scolaires : le Sénat dit "non"

Fin du débat sur le voile ? Ce mardi, les sénateurs du parti Les Républicains ont fait voter une proposition de loi portant sur l'interdiction des signes religieux pour les accompagnateurs en sorties scolaires. Elle a été adopté en première lecture. L'Assemblée nationale devra bientôt se prononcer.

Signes religieux en sorties scolaires : le Sénat dit "non"
© Steve Estvanik

Depuis le début de l'année scolaire, le voile déchaîne la sphère politique. Tout d'abord avec l'affiche de la FCPE qui montrait une mère de famille voilée en compagnie d'une petite fille. Ensuite, lorsqu'une mère de famille qui accompagnait la classe de son fils lors d'une réunion du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté a été publiquement humiliée par un élu du Rassemblement National car elle portait le voile.
Ce mardi, des élus Les Républicains, las de voir le retour du débat sur la laïcité et le port du voile prendre de l'ampleur et s'éterniser, ont fait une proposition de loi portant sur l'interdiction des signes religieux "aux personnes qui participent, y compris lors des sorties scolaires, aux activités liées à l'enseignement dans ou en dehors des établissements".

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Le vote qui comptabilisait 163 voix pour et 114 contre n'a pas eu lieu sans heurts. Samia Ghali, députée des Bouches-du-Rhone (ex-PS) s'est déplacée en compagnie d'enfants et de mères voilées pour une visite symbolique au Sénat. Elle en a profité pour pointer du doigt le penchant "stigmatisant", "haineux" et "dangereux" de cette loi.
Sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon invoquait un "harcèlement contre les musulmans" à la suite de l'attaque d'une mosquée à Bayonne qui a fait deux blessés par balles, ce lundi.
De son côté, Jean-Louis Masson, sénateur non-inscrit de la Moselle, a comparé les mères voilées à "des sorcières d'Halloween". 

Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat a justifié cette prise de position ainsi, au micro d'Europe 1 : "Si nous n'avons pas le courage de poser des règles républicaines très claires, nous aurons des affrontements dans la rue". 
Si cette mesure vise donc à calmer le débat sur la laïcité, c'est l'Assemblée Nationale qui aura le dernier mot.

Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, qui avait déclaré sur BFM TV que le voile n'est pas quelques chose "à encourager", a exprimé son opposition à ce texte qu'il dit "contre-productif". Par ailleurs, les 23 sénateurs LREM ont tous voté contre cette interdiction ce mardi.