Samantha Davies : sa course transat pour sauver des enfants

La navigatrice anglaise sera au départ de la Transat Jacques Vabre le 27 octobre, au Havre, avec son co-équipier Paul Meilhat. L'occasion, pour le binôme, de participer à la course transatlantique tout en récoltant des fonds pour l'association Mécénat Chirurgie Cardiaque.

Samantha Davies : sa course transat pour sauver des enfants
© InitiativesCoeur_Polaryse_E.Stichebaut

Naviguer tôt donne le goût de la mer. Ou au contraire, entraîne une certaine aversion pour l'océan. Samantha Davies fait partie de ces enfants pour qui la voile est devenue plus qu'un simple hobby pratiqué le week-end ou pendant les vacances scolaires. Une évidence même pour cette petite-fille de sous-commandant de sous-marin de guerre, née à Portsmouth, dans une ville portuaire du sud de l'Angleterre. La mer s'impose rapidement comme un terrain de jeu idéal. Ses parents, férus de navigation, profitent de sa naissance pour investir dans un voilier. Ils l'embarquent sur les flots, dès l'âge de deux semaines. En famille, ils effectuent de nombreuses croisières, toujours plus loin et plus longtemps. "J'ai appris à nager avant de marcher", glisse Samantha Davies. Après ses premières brasses en pleine mer du Nord, la petite fille s'inscrit à un club de natation synchronisée où elle prend goût au challenge.

De mer en mers

Samantha Davies entretient l'idée du dépassement de soi et de l'excellence. Elle retrouve cet état d'esprit lorsqu'elle assiste à chaque départ de Whitbread Round the World Race, rebaptisée depuis The Ocean Race, qui se déroule à Portsmouth. "Ces courses au large me faisaient rêver. J'étais inspirée par le côté sportif et technique", se souvient-elle.
Elle s'inscrit à une traversée de la Manche à 18 ans. Et enchaîne ensuite les compétitions. Ses études scientifiques à l'Université de Cambridge ne la réfrénent pas. Bien au contraire. En 1998, elle est invitée à deux courses autour du monde différentes et après réflexion, elle choisit d'accompagner la navigatrice Tracey Edwards, et l'équipage 100% féminin, sur le Trophée Jules-Verne.

"Nous sommes parties 72 jours, avons cassé le mât entre la Nouvelle Zélande et le Cap Horn", raconte la jeune femme. "Cela m'a lancé et je suis devenue une équipière professionnelle". Elle multiplie ensuite les expériences, en solitaire ou à plusieurs, aime l'idée de tout faire et de maîtriser un bateau. Sa formation d'ingénieure représente un atout majeur, surtout lorsqu'il s'agit d'improviser une réparation express. "De plus en plus de femmes naviguent. Je suis la preuve que les portes ne sont pas fermées, que l'on peut avoir une famille et partir en mer. La voile, c'est très physique certes mais c'est aussi une question de mental et c'est un de mes points forts".

Un engagement au-delà des océans

Reconnue pour ses compétences, Samantha Davies l'est également pour son soutien aux causes humanitaires. Depuis l'an dernier, elle se retrouve à la barre du monocoque Initiatives-Cœur. Elle soutient ainsi l'association Mécénat Chirurgie Cardiaque qui opère des enfants défavorisés souffrant de malformations cardiaques et vivant dans des pays peu ou mal équipés en hôpitaux.

L'an dernier, elle a découvert le Burundi le temps d'une mission médicale, la confortant dans l'idée qu'il était nécessaire d'agir.

Le 27 octobre, elle s'élancera avec son co-équipier Paul Meilhat au départ de la transatlantique Transat Jacques Vabre, au Havre. Une expérience de plus, à deux cette fois. "En double, nous effectuons les manœuvres, comme sur une course en solitaire, mais nous prenons les décisions stratégiques ensemble. Cela permet de réfléchir autrement", précise-t-elle. "De plus, Paul est très sensible à la cause cardiaque". Les co-équipiers, qui ont souvent été concurrents, sont ravis de se retrouver sur le même bateau. Et surtout, ils espèrent que cette association permettra de cumuler un grand nombre de clics pendant la course. "En tant qu'ambassadrice, l'objectif de l'opération 1 clic = 1 cœur consiste à récolter le plus d'argent. Une opération coûte en moyenne 12 000 €", précise Samantha Davies. Pour inciter les internautes à s'investir, le catamaran est équipé de caméras. Les spectateurs virtuels peuvent ainsi suivre les conditions de navigation, les manœuvres et la vie au bord tout en soutenant une noble cause.