Le kit #MeToo de prélèvements pour victime d'agression sexuelle fait débat

Madison Campbell, une jeune Américaine de 23 ans, a créé un kit nommé #MeToo, en référence au mouvement lancé sur les réseaux sociaux à la suite de l'affaire Weinstein. Il contient plusieurs accessoires de prélèvements ainsi que des sachets pour les victimes qui auraient peur de déposer plainte directement au commissariat.

Le kit  #MeToo de prélèvements pour victime d'agression sexuelle fait débat
© Konstantin Pelikh/123rf

"Après mon agression sexuelle, je ne pouvais ni toucher mon corps, ni laisser quiconque toucher mon corps ou me consoler. Nous pensons que les victimes devraient avoir le droit de récolter des preuves dans l'intimité de leur maison", a déclaré Madison Campbell, 23 ans, créatrice du concept "kit #MeToo". La jeune femme a imaginé, avec l'aide de biologistes, un kit complet d'outils pour que les victimes puissent récolter les données médico-légales chez elles, sans passer par la case médecin ni commissariat et rassembler des preuves à l'encontre des agresseurs. Le kit contient des objets de prélèvements ADN et des sachets pour conserver poils et cheveux.

Que penser du Kit #MeToo pour se prouver victime d'agression sexuelle ?

Si l'idée paraît bonne en théorie, la réalité est tout autre. Dana Nessel, la procureure générale du Michigan souhaite mettre en garde les jeunes femmes : "Cette start-up essaie sans vergogne de tirer un avantage financier du mouvement #MeToo en incitant les victimes à penser qu'un kit post-agression sexuelle à faire soi-même à la maison sera utilisé devant les tribunaux.", a t-elle affirmé dans un communiqué. "Il existe une façon très rigoureuse de protéger la preuve. Au moment où elle parvient au tribunal, elle a toujours été conservée et est restée entre de bonnes mains sans jamais avoir été alternée de quelque façon que ce soit.", a ajouté la procureure. Pire encore, ces "preuves" pourraient être jugées irrecevables.

Outre la partie judiciaire, le suivi psychologique et médical n'est pas à négliger. Pour se défendre, Madison Campbell a tenu à s'expliquer via le site Bustle : "Nous sommes une petite boîte tenue par deux femmes à Brooklyn. Tout ce que nous voulions, c'était créer une solution qui aiderait les personnes ayant subi un viol, mais ça a pris des proportions folles". Le projet a déjà été présenté à différentes universités américaines qui ont toutes décliné l'offre.