Elles se baignent en burkini, Marlène Schiappa réagit

Le Grand Bain. Des militantes de l'association Alliance Citoyenne ont enfreint le règlement d'une des piscines municipales de Grenoble le 22 juin. Pour manifester contre l'interdiction du burkini et "défendre la liberté de toutes les femmes", elles ont nagé en portant le maillot de bain défendu.

Elles se baignent en burkini, Marlène Schiappa réagit
© Jasmin Merdan/123rf

Sept femmes, accompagnées de militants de l'association Alliance Citoyenne, ont investi une piscine municipale grenobloise le 22 juin vers 15h30. Vêtues de burkinis, elles ont mené une opération coup de poing pour défendre le port de ce maillot de bain interdit et "le respect de la liberté de conscience". L'intervention des vigiles puis celle de la direction de l'établissement n'ont pas effrayé les nageuses, qui n'ont pas hésité à plonger avec l'habit défendu. Elles ont finalement stoppé leur manifestation "sans heurts" d'après les médias locaux conviés à l'occasion, aux alentours de 17h.  Après avoir contrôlé leurs identités, la police a averti les militantes d'une amende de 35 euros chacune, selon France Bleu.

Port du burkini : un "acte de désobéissance civique"

Ce n'est pas la première fois que cette association oeuvre pour la défense du burkini. Déjà en mai dernier, plusieurs femmes avaient procédé de façon similaire dans une autre piscine de Grenoble. Elles avaient alors décrit cet "acte de désobéissance civique" comme un signe de protestation contre le règlement de l'établissement, discriminant, selon elles, les nageuses musulmanes. Elles avaient également assuré n'enfreindre aucune règle d'hygiène ou de sécurité, précisant qu'elles agissaient "sans aucune conviction religieuse", mais pour défendre la "liberté de toutes les femmes". 

Burkini : Marlène Schiappa réagit, le débat est relancé

Interrogée le 25 juin par le Dauphiné Libéré, Marlène Schiappa s'est exprimée sur l'action des militantes dans la piscine de Grenoble. "Je regrette l'ambiguïté dans laquelle se met le maire de Grenoble en n'intervenant pas fermement pour défendre les droits des femmes et les valeurs de la République", a-t-elle déclaré. La Secrétaire d'Etat à l'égalité hommes/femmes a également rappelé que les règles d'hygiène et de sécurité pour l'accès aux piscines publiques "s'appliquent à tout le monde", et que "la religion ne peut pas être une dérogation." Elle a ensuite conclu ses propos en avouant cependant que toutes"les femmes, quels que soient leur religion ou leur mode de vie, doivent pourvoir accéder aux piscines municipales."

Le débat sur ce maillot de bain couvrant est donc bel et bien relancé. Eric Diard, député LR et ex-maire de la commune Sausset-les-Pins dans les Bouches-du-Rhône a expliqué au micro de RTL qu'il avait du prendre un arrêté contre le burkini en 2016. "Le burkini posait problème. Il existe depuis peu, ce n'est pas une tradition ancestrale ou religieuse. Il posait des problèmes d'hygiène (...) et de sécurité. Il posait problème aussi d'atteinte à la laïcité". a justifié l'homme politique.