G7 ministériel sur l'égalité hommes-femmes : on fait le point

L'égalité hommes-femmes est un des sujets qu'Emmanuel Macron souhaite privilégier lors du G7 qui se déroulera cet été à Biarritz. Une réunion ministérielle, menée par la secrétaire d'État Marlène Schiappa, s'est tenue les 9 et 10 mai à Paris afin de préparer les débats. Une déclaration pour faire de l'égalité hommes-femmes une cause prioritaire mondiale a été adoptée à la fin de ces deux jours de discussions.

G7 ministériel sur l'égalité hommes-femmes : on fait le point
© MINISTERES SOCIAUX / DICO/SIPA

Présidé par la France en 2019, le G7 se réunira du 24 au 26 août, à Biarritz. Les chefs d'états des 7 pays membres - la France, les Etats-Unis, le Canada, l'Italie, l'Allemagne et le Royaume-Uni et le Japon- se réuniront pour débattre des problématiques mondiales actuelles. Ce sera l'occasion pour les gouvernants d'évoquer l'égalité hommes-femmes. Emmanuel Macron avait d'ailleurs décidé d'en faire un des sujets prioritaires à aborder lors de l'assemblée.
En prévision de ce rassemblement important, une réunion ministérielle sur l'égalité des sexes s'est donc tenue les 9 et 10 mai. Marlène Schiappa, secrétaire d'État à l'Égalité hommes-femmes, a convié ses homologues ministres ainsi que 400 ONG, à Paris et Bondy en Seine-Saint-Denis, Cette dernière a rappelé qu'aucun état au monde n'avait jusque là atteint la totale égalité et qu'aucun n'y parviendrait seul. Les discussions se sont appuyées sur les interventions du Conseil Consultatif pour l'Egalité entre les Femmes et les Hommes (CCEFH) qui s'est réuni peu avant de rencontrer les politiciens.


Créé en 2017 par le Canada lors de sa présidence au G7 et renouvelé début 2019 par Emmanuel Macron, le CCEFH rassemble des experts et personnalités de haut-niveau, membres de la société civile internationale, tels que l'actrice Emma Watson ou la réalisatrice Lisa Azuelos. Il est actuellement présidé par Denis Mukwege et Nadia Murad, tous deux Prix Nobel de la paix 2018. Déjà conviés en février pour une première réunion à l'Elysée. les 35 membres ont proposé un bouquet législatif des lois les plus  efficaces dans le monde afin d'établir un véritable changement. A l'issue de ce G7 pour l'Egalité, les représentants des états membres ont signé le vendredi 10 mai une déclaration commune pour faire de l'égalité hommes-femmes une cause mondiale. Marlène Schiappa a annoncé la nouvelle via son compte Twitter, saluant ainsi "l'ambition résolument féministe de la France". 

G7 et W7 ensemble pour l'égalité hommes-femmes

Le collectif Women 7 (W7), mené par Equilibres et Populations et Care France, comprend une centaine d'associations relatives aux inégalités. Elles ont été invitées aux côtés des ministres pour revoir les besoins fondamentaux des femmes dans le monde. Women 7 a également lancé une campagne publicitaire féministe sur Internet intégrant un énorme compte à rebours lancé jusqu'au 24 août, date butoir du G7. Des chiffres alarmants complètent l'énorme minuteur : 24% des femmes composent les parlements internationaux, une fille mineure est mariée de force toutes les 2 secondes dans le monde, les femmes accomplissent 2,5 fois plus de travail non rémunéré que les hommes...

Malgré cette déclaration adoptée par les 7 états membres, l'inquiétude reste palpable. "Y aura-t-il vraiment une traduction de ces engagements-là dans les parlements nationaux? Nous, on attend des engagements concrets", a réagi Sophie Chassot, experte des Droits des Femmes pour Care France. 

G7 : Plusieurs points importants pour l'égalité hommes-femmes

Plusieurs sujets ont été abordés lors de ces séances sur l'égalité des genres. La discrimination au travail et les inégalités salariales, les violences sexuelles (excisions, mariages forcés, grossesses précoces) ainsi que l'éducation et l'alphabétisation des jeunes filles sont en première ligne.

En Côte d'Ivoire, par exemple, plus de 4000 fillettes âgées de 9 à 11 ans sont tombées enceintes, entraînant la fin de leur scolarité. Puisque l'assimilation des droits des femmes passe en partie par l'école, des mesures liées à l'accès pour l'éducation ont été suggérées. Le cyber-harcèlement a aussi été cité dans la liste des points à revoir. Si tous ces thèmes ont été remis en question dans la déclaration signée par tous les états membres, le CCEFH ne peut toutefois pas contrôler les pays non respectueux