Harcèlement sexiste dans les transports : le gouvernement dit stop

Pour que les femmes cessent d'avoir peur dans le bus ou le métro, pour que les agresseurs comprennent que mettre la main aux fesses n'est pas une technique de drague, la secrétaire d'Etat aux Droits des Femmes a lancé une campagne de sensibilisation au harcèlement sexiste dans les transports.

"Ca suffit !" Voilà le cri du cœur lancé par Pascale Boistard ce lundi 9 novembre 2015. Comme annoncé le 9 juillet par le gouvernement, la secrétaire d'Etat aux Droits des femmes a inauguré une campagne de sensibilisation à ce fléau qui touche 100% des femmes. Jusqu'au 17 novembre, les utilisateurs de la RATP et de la SNCF en Ile-de-France vont se retrouver face à des images représentant des lignes de métro, avec en guise de stations, des phrases qui pourraient être sorties de la bouche des agresseurs ("C'est pour moi cette jupe ?", "Réponds sale chienne", etc), ou pensées par les victimes ("Je rêve ou il se colle à moi ?", "Pourquoi personne ne fait rien ?", etc). Le but : rappeler à tous que la limite entre la drague et le harcèlement, c'est le consentement. Pour mémoire, insulter ou menacer une femme qui ne répond pas à des "avances" peut être passible de 6 mois de prison et 22 500 euros d'amende. Agresser sexuellement quelqu'un (d'une main sur les fesses par exemple) peut être puni de 5 ans de prison et de 75 000 euros d'amende.
Pour que ce tabou n'en soit plus un, le gouvernement diffuse également une vidéo qui reprend les mêmes codes que les affiches sur YouTube et Dailymotion. Le site femmes.gouv/harcelement se pare aussi d'un onglet pédagogique pour rappeler aux victimes et surtout aux témoins comment réagir dans ce genre de situation.
Alors que 6 femmes sur 10 craignent une agression ou un viol dans les transports, Stéphane Volant, secrétaire général de la SNCF, a annoncé que le numéro d'urgence du 3117 sera complété dès le 7 décembre par le 31177, numéro capable de recevoir des SMS et d'alerter la police ou les agents dédiés en cas de besoin.
Des marches exploratoires seront organisées dans 28 communes d'Ile-de-France afin que les femmes repèrent ce qui cloche et le rapportent aux autorités.
Enfin, tous les agents de la RATP recevront des modules de sensibilisation au harcèlement des femmes au cours de leurs prochaines formations. Mesdames, "vous n'êtes pas seules", rappele Pascale Boistard. Et les autorités font tout pour que vous le ressentiez.