Abercrombie & Fitch : le Défenseur des droits enquête

Le Défenseur des droits lance une instruction officielle sur la politique de recrutement d'Abercrombie & Fitch jugée discriminante.

La politique de recrutement de la marque aux vendeurs mannequins body-buildés est dans le viseur du Défenseur des droits. Dominique Baudis va passer au crible les "conditions et le processus de recrutement au sein de la société Abercrombie and Fitch", accusée de discrimination. Suite à des articles de presse, des propos du patron, des plaintes, des condamnations et des témoignages, il a décidé de s'autosaisir pour enquêter sur la marque de vêtements pour adolescents.
Dans sa décision d'auto-saisine, le Défenseur déclare que le groupe américain semble "fonder ses pratiques de recrutement sur des critères discriminatoires et notamment l'apparence physique". 
Ce qui lui a mis la puce à l'oreille, ce sont déjà les vendeurs, qualifiés de "mannequinx" sur la page recrutement du site internet. Ces vendeurs torse-nus à la plastique parfaite à l'entrée de la boutique proposent aux jeunes filles de prendre une photo à leurs côtés.
Ils déambulent ensuite dans les allées en souriant et lancent des "Hey what's going on ?" (Hey, comment vas-tu ?) aux clients. Le scandale des tailles XL et XXL supprimées de leurs gammes de produits a également été sujet à polémique. Stratégie assumée par le PDG Mike Jeffries qui explique : "C'est pour cela que nous embauchons des gens beaux dans nos magasins. Parce que les gens beaux attirent d'autres gens beaux, et nous voulons nous adresser à des gens cool et beaux. Beaucoup de gens n'ont rien à faire dans nos vêtements. Sommes-nous exclusifs ? Absolument".
Dominique Baudis projette donc de lancer une instruction officielle afin de demander à l'enseigne de s'expliquer sur ses pratiques de recrutement. Le groupe a déjà été condamné à plusieurs reprises pour discrimination et discrimination raciale à l'embauche.

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Abercrombie : le Défenseur des droits enquête © Richard Hertzler/NBC/AP/SIPA