Abercrombie chasse les rondes et se taille un costard

Abercrombie ne voit décidément pas large. La marque de prêt-à-porter, qui n'en est pas à sa première polémique, assume ne pas vendre de vêtements au dessus de la taille 40.

La semaine dernière le PDG de la marque américaine, Mike Jeffries, a affirmé "ne pas vouloir de gros dans ses magasins. Il veut des personnes minces et belles", d'après le site Business Insider. Ainsi, en France, les femmes ne pourront pas trouver de taille L ou XL pour des robes et des tee-shirts dans les rayons des magasins de la marque.
Pour les pantalons la marque a fait "des efforts" en proposant quelques modèles allant de la taille 42 à 44.
Connu pour licencier les vendeurs ayant pris du poids, proposer des bikinis rembourrés aux petites filles ou encore déshabiller les vendeurs les plus sexys, Abercrombie passe principalement par la provocation pour faire sa pub.
Le PDG de la marque de vêtements pour ados met un point d'honneur à ce que les gens qui ne rentrent pas dans les critères de beauté actuels ne soient pas associés à Abercrombie.
Les personnes qui portent les vêtements doivent obligatoirement être "dans le coup" et avoir une silhouette de mannequin. Si les grandes tailles sont acceptées pour les hommes afin de représenter les sportifs, les petites tailles sont de vigueur chez les femmes, bien que les soutiens gorges dérogent à la règle. Bref, taille de guêpe et grosse poitrine obligatoires pour les filles, sinon pas d'Abercrombie.
Une pétition lancée en ligne mercredi rassemblerait déjà plusieurs milliers de personnes. L'auteur de la pétition Benjamin O'Keefe appelle au boycott de la marque. "Au PDG d'Abercrombie&Fitch Mike Jeffries : arrêtez de dire à nos ados qu'ils ne sont pas beaux ; faîtes des vêtements pour les ados de toutes les tailles. Vous devez des excuses formelles à des milliers de jeunes gens". Pour toucher le plus de monde Benjamin O'Keefe a ressorti une interview édifiante du dirigeant datant de 2006. "Dans chaque école, il y a les enfants cools et populaires et il y a les autres. Nous, on va chercher les enfants cools. Seules certaines catégories de personnes peuvent acheter et porter nos vêtements. Excluons-nous des gens ? Absolument !", affirmait Mike Jeffries.
Le patron ne cachait pas non plus que les vendeurs représentant la marque n'échappaient pas à la règle "Dans nos magasins, nous louons des personnes qui sont avenantes. Parce que les personnes avenantes attirent les personnes avenantes. Et nous ne voulons nous adresser qu'aux personnes cools et avenantes. Nous ne ciblons personne d'autre".
En 2010, Abercrombie avait déjà indigné la population. Un manager révélait que les produits retournés par les clients et qui présentaient un défaut de fabrication, étaient brûlés en dépit des demandes d'associations pour les récupérer. "Tout vêtement qui a n'importe quel défaut, même une couture manquante ou du tissu qui s'effiloche, est détruit. Abercrombie ne veut pas donner l'image qu'une personne pauvre peut porter ses affaires. Seules les personnes d'une certaine stature peuvent acquérir et porter les vêtements de la marque".
Abercrombie s'est déjà fait connaitre en 2004 pour discrimination à l'embauche et atteinte à la vie privée.
Une mauvaise pub qui ne semble pas effrayer les ados qui sont nombreux à s'arracher ces vêtement siglés.