Gérard Depardieu "en Ehpad": sa famille, la France "triste" et ses "amis dictateurs"

Gérard Depardieu ne mâche pas ses mots. Dans une interview à "Sept à Huit", le comédien a étrillé la France, raconté son voyage en Corée du Nord, annoncé qu'il vendait ses biens... et il s'est livré sans fard sur la peur de la mort et de la vieillesse.

Gérard Depardieu "en Ehpad": sa famille, la France "triste" et ses "amis dictateurs"
© GUILLAUME COLLET/SIPA

"Pourquoi veux-tu que j'ai peur de la mort ?", a lancé Gérard Depardieu, avec sa désinvolture habituelle, à Audrey Crespo-Mara. Alors que la journaliste l'interviewait pour Sept à Huit, l'acteur de 71 ans s'est confié à livre ouvert, chez lui, sur son ressenti face à la mort, alors qu'il vient de perdre sa belle-fille.
"Plus t'en as peur, plus elle s'approche de toi, plus c'est douloureux. Il vaut mieux attendre. Assumer une éternité? Quelle chiotte", a-t-il détaillé. Le célèbre comédien ne craint pas non plus la vieillesse. "Vieillir, on ne peut pas y échapper. Il n'y a rien de déshonorant quand tu vas dans des Ehpad. Avant, il n'y avait pas d'Ehpad, avant les vieux restaient dans le village. Mais moi si un gamin me met dans un Ehpad, je me barre", a-t-il lâché. 

Gérard Depardieu, attristé par la France

Mais si la mort et la vieillesse ne l'attristent pas outre-mesure, le monstre sacré du ciné est accablé par l'état du pays qui l'a vu naître. "Ça fait un bout de temps que la France est triste. Les gens ici sont très tristes. D'ailleurs, je ne les vois pas, parce que quand je suis ici je sors très peu. Et quand je ne suis pas là, je suis ailleurs", a-t-il expliqué, en faisant référence, entre autres, à la Russie, son pays d'adoption. 

Et Depardieu de s'indigner : "Normalement, dans les droits de l'homme, la France a toujours accueilli... Mais là, ils sont le contraire des droits de l'homme. La France, ils vont faire des murs maintenant, comme Trump. Les murs... Ce n'est pas être vivant que de faire des murs".

"Je cherche à tout vendre"

Pourtant, l'interprète de Jean Valjean dans Les Misérables a dû passer un petit bout de temps en France, cette année.

Depardieu a été confiné dans l'Hexagone, dans son château de Tigné, dans Les Pays-de-la-Loire... dont il pourrait bientôt se séparer: "Là, avec le Covid, j'étais coincé, là, au château. Mais là, je cherche à tout vendre. J'ai déjà vendu tous les restaurants, là je vais vendre ça bientôt. Je pense que je vais vendre le château et le vignoble. Peut-être… c'est en pourparlers, on va voir".

Le grand-père de Louise Depardieu, qui a récemment perdu sa mère Elise Ventre, cherche-t-il à se délier de tout ce qui le rattache à la France

Dans un avenir proche, Gérard Depardieu souhaite continuer de parcourir le monde, revoir des paysages qui ont marqué son esprit, tels que ceux de "Saransk, à côté de la Mordovie, situé dans la forêt de Sibérie". Il a expliqué : "Tu te croirais dans la Dolce vita, il y a des paysages magnifiques".

"Je vais vivre sur un vieux tôlier en bois"

Surtout, le colosse aimerait poser ses bagages... en Turquie ! "J'ai fait faire un vieux tôlier en bois, et je vais vivre dessus", a précisé l'acteur de 71 ans. 

Le père de Guillaume, mort à 38 ans en 2008, Julie, 47 ans, nés de son ancienne union avec Élisabeth Depardieu, Roxanne, 28 ans, fruit de son amour avec Karine Silla, et Jean, 14 ans, né de sa relation avec Hélène Bizot, a également raconté son voyage en Corée du Nord, en septembre 2018: "On a été voir une école agricole, j'ai vu qu'il y avait beaucoup de famine".

L'interprète d'Obélix, récemment baptisé chrétien orthodoxe, rêve d'un monde où le vivre-ensemble serait le mot d'ordre... mais ne comptez pas sur lui pour concrétiser ses idées en se lançant dans la politique ! "Je n'ai jamais été un fou du monde politique même avec mes amis dictateurs, comme tous les journalistes disent", a-t-il lâché, un poil piquant. 

Gérard Depardieu : un avortement avec des aiguilles à tricoter ?

Toujours dans Sept à Huit, Gérard Depardieu a levé le voile sur l'histoire de sa famille. L'acteur a failli ne jamais voir le jour. Lorsque sa mère était enceinte de lui, paniquée, elle a souhaité avorter

"Elle voulait se barrer comme toujours quand il y a de la destruction. Elle était enceinte de moi, et donc, le meilleur moyen c'était d'essayer d'avorter car il n'y avait pas les médecins ni la contraception comme on peut avoir maintenant. C'était des aiguilles à tricoter, des queues de cerise, enfin toutes les méthodes qui étaient bonnes", a-t-il raconté. 

Dans sa famille, point de tabou sur le sujet. Sa mère lui a rapidement avoué qu'il n'avait pas été désiré: "Je l'ai appris tout de suite parce que, quand elle m'a eu, elle était très contente. Elle mettait sa main sur ma tête et elle dit : 'Dire que j'ai failli ne pas t'avoir' et c'est pour cette raison que je ne me suis jamais senti lié à une famille". Gérard Depardieu ne s'est jamais encombré des convenances...