Marc Lavoine entre au musée Grévin : "J'ai très peur de la mort"

Figé pour l'éternité grâce au musée Grévin, le chanteur aux yeux revolver s'est confié sur ce double de cire que ses fans pourront désormais découvrir. Entre craintes et honneur, Marc Lavoine nous a fait part de ses impressions à chaud.

Marc Lavoine entre au musée Grévin : "J'ai très peur de la mort"
© Fiona Ipert / Journaldesfemmes.com

Marc Lavoine a rejoint l'antre de la gloire. Le 1er février 2016, le chanteur, acteur, auteur aux 30 ans de carrière a fait connaissance avec sa sculpture de cire, inaugurée au musée Grévin. Après un éloge de Stéphane Bern, président de l'académie chargée d'élire les célébrités statufiées, le mari de Sarah Lavoine a profité de ce moment en famille. Une bise à ses enfants, une photo avec son frère et ses amis et le voilà face à nous, au côté de son sosie immortel.

Poupée de cire, poupée de son © Fiona Ipert / Journaldesfemmes.com

Quelle est votre première impression ?
Je suis très heureux d'avoir été choisi à l'unanimité, même si cette proximité avec mon image est toujours très compliquée. Nous vivons dans une société où on se met beaucoup en scène, notamment à travers les réseaux sociaux. On veut montrer le meilleur de nous-même, ce qui complique notre rapport à notre corps et à notre visage. J'essaie d'en rester au regard des autres : la consécration, c'est le public qui la donne. Cette statue est une œuvre d'art, un travail artistique avec un sculpteur. Comme pour le cinéma, je préfère la conception au résultat. Je m'amuse en le faisant, ensuite ça ne m'appartient plus. Le but, c'est que les gens apprécient.

Malgré tout, qu'est-ce que vous vous dites en vous regardant ?
J'évite de le faire, c'est perturbant. J'ai très peur de la mort et j'ai toujours été très impressionné par les contes qui en parlent, par les contrats qu'on signe pour la jeunesse éternelle, l'immortalité…. Nous sommes tous tendus avec la question de notre devenir, de vieux doutes nous hantent sur ce qu'on sera une fois passés de l'autre côté du miroir. Ma statue a 50 ans pour l'éternité, c'est le syndrome de Peter Pan.

Elle a de la chance ?
Je préfère continuer de bouger et vieillir ! C'est aussi la beauté des choses. J'aime beaucoup le travail du vidéaste Bill Viola, comme des sculptures en mouvement… J'aime le visage des personnes âgées. C'est charmant, il y a de l'enfance dans le temps qui passe, de la grâce, de la gentillesse, une économie de mots.

À côté de qui allez-vous être exposé ?
J'ai demandé à être proche de mon parrain Julien Clerc… Il m'a invité à être interviewé par Chancel dans les années 80, ça a été un honneur pour le jeune chanteur que j'étais, à qui on donnait de la considération. Depuis, il ne m'a jamais oublié, il a toujours été présent, on a écrit des chansons ensemble, on s'est retrouvés sur scène. J'aurais aussi pu être à côté de Stéphane Bern ou Philippe Starck, que j'adore.

On va vous voir au théâtre prochainement et dans un téléfilm sur France 2 : le retour à la musique, c'est pour quand ?
Je prépare deux disques, pour bientôt. J'ai volontairement fait un pas de côté pour découvrir de nouvelles sphères avec mon livre, que je suis en train d'adapter au cinéma pour le réaliser plus tard. J'ai aussi un autre livre en préparation et un scénario. Pour la musique, j'avais commencé il y a quelque temps un concept avec le conte d'Andersen Les souliers rouges, toujours sur ces pactes qu'on peut passer pour la gloire, l'argent ou la jeunesse éternelle. J'ai beaucoup d'intérêt pour des situations qui tombent en abîme, qui se mettent en abîme et finissent par abîmer tout le monde. Ah, je prépare aussi un album solo !

"Marc Lavoine fait son entrée au musée Grévin"