Klaus Kinski aurait violé sa fille pendant 15 ans

Dans ses films, son charisme sombre et son regard intense glaçaient le sang. Klaus Kinski n'aurait pas été qu'un monstre du cinéma, un personnage désaxé, un interprète terrifiant... La réalité dépasse parfois la fiction.

Klaus Kinski aurait violé sa fille pendant 15 ans
©  GINIES/SIPA

On le savait tourmenté, voire torturé, plutôt amateur de lolita. Il était pire que ça. Klaus Kinski, mort à 65 ans en 1991, était un père incestueux. Sa fille, comédienne de théâtre, dévoile les souffrances infligées par cette "légende" dans un ouvrage intitulé "Kindermund" (Bouche d'enfant, car la vérité sort de la bouche des enfants, ndlr), qui relate en 271 pages comment ce père a abusé sexuellement de sa fille aînée, dès l'âge de cinq ans et jusqu'à ses 19 ans.
Pola Kinski affirme avoir écrit son livre en réponse au culte dont son père est l'objet depuis sa prestation dans Aguirre, la Colère de Dieu. "Je ne pouvais plus entendre: 'Ton père est un génie ! Je l'ai toujours aimé', alors que je n'éprouvais que du dégoût et un sentiment de vide".
Dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Stern, Pola Kinski, 60 ans, détaille les rapports auxquels son père la poussait : "Il m'a toujours embrassé la bouche ouverte. Je trouvais cela dégoûtant".

Elle révèle que l'acteur fétiche de Werner Herzog a commis son premier crime alors qu'elle portait une robe de communiante, dans un luxueux hôtel de Munich.A

"Je voulais le confesser" au curé, raconte Pola Kinski. "Mais quand j'étais en face de lui (...), je ne pouvais pas le dire". "Je me suis tue longtemps. Parce qu'il m'avait interdit de parler (...) Et à chaque fois, je l'ai vite oublié, refoulé".

Selon elle, il n'a jamais éprouvé de regret. 

Dans une autobiographie parue en 1975 et intitulée: "Ich bin so wild nach deinem Erdbeermund" ("Je suis fou de ta bouche à la fraise "), Klaus Kinski, marié trois fois et qui se vantait d'avoir "fait l'amour à mille femmes", évoquait ses préférences sexuelles pour les mineures. Il y décrivait notamment le viol d'une adolescente de 15 ans, dont il avait couvert les cris en mettant le son du téléviseur à fond. Epuisé, l'ouvrage était ressorti en 1991, épuré et avec le titre "Ich brauche Liebe" ("J'ai besoin d'amour"). Dans ses mémoires, Klaus Kinski confiait également une enfance misérable et une adolescence difficile.

La demi-soeur de Pola, Nastassja Kinski, 51 ans s'est dite "profondément bouleversée". "Ma soeur est une héroïne", a-t-elle ajouté.

La "Tess" de Polanski explique dans Bild que si son père Klaus Kinski n'a pas abusé d'elle. "Il a toujours essayé. Il m'a toujours trop touché (...) Il était si imprévisible, il a toujours terrorisé notre famille", poursuit-elle. "On ne pouvait jamais prévoir quand il exploserait à nouveau de colère. Parfois, pour des raisons obscures, il jetait contre les murs tout ce qui lui passait entre les mains en hurlant. Notre père ne nous a jamais demandé comment on allait, si on avait chaud ou froid ou si nous étions heureuses", assure-t-elle encore.

Si elle en avait aujourd'hui la possibilité, elle ferait "tout pour qu'il aille en prison". "Quand il est mort, certaines personnes m'ont dit qu'elles étaient désolées. Moi, je ne l'étais pas", conclut Nastassja Kinski, vedette de "Paris, Texas" de Wim Wenders.