Lorie se confie : Sa tournée, sa fille, ses regrets, la misogynie... "Plus j'avance dans l'âge, moins c'est facile" (EXCLU)

Pari réussi pour Lorie ! En lançant sa tournée pour 2025, la chanteuse espérait que les fans seraient au rendez-vous, mais elle ne s'attendait pas à un tel engouement. Les places sont parties si rapidement qu'il a fallu ajouter d'autres dates, dont des Zénith. Mais la star a-t-elle des craintes face à cette nouvelle aventure ? Elle s'est confiée sans filtre en interview avec le Journal des Femmes.

Le Journal des Femmes : Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans cette tournée ?
Lorie : J'avais envie de fêter les vingt ans du premier single. Mais, au départ, je ne pensais pas du tout faire de tournée,  je pensais sortir les titres réarrangés en duo avec la jeune génération (son double-album "Hyper Lorie" dont le premier volume est sorti début 2024, ndlr). Finalement, les retours étaient vraiment super. Les messages que je recevais sur les réseaux sociaux, c'était "à quand une tournée ?". Donc, je me suis dit qu'il y avait peut-être une attente et cela faisait un moment que j'avais envie de remonter sur scène. Alors, j'ai mis des dates pour voir comment cela allait se passer !

Quelles chansons avez-vous le plus hâte d'interpréter sur scène ?
Plein d'anciennes chansons, parce que cela va nous rappeler des souvenirs. Ce sera un moment madeleine de Proust qui va nous replonger vingt ans en arrière. Mais j'ai également hâte de chanter des titres que je n'ai jamais fait sur scène. Je ne peux pas en citer qu'un seul car il y en a trop !

Chanterez-vous des titres inédits ?
Il va y avoir des titres comme 20 ans x2 (sa chanson sortie à l'automne dernier, ndlr), que je risque de chanter sur scène. Peut-être qu'il y aura des inédits, mais je ne sais pas trop encore ! On est en train de travailler sur la construction du show. J'ai des idées en tête, mais je ne sais pas ce qui sera fait au final.

Avez-vous des appréhensions ? Le fait d'avoir rempli autant de salles aussi rapidement met-il la pression ?
De toute façon j'aurais eu la pression même si cela s'était rempli moins vite. J'ai envie de bien faire ! Beaucoup de gens sont déjà venus me voir en concert, donc il y a une sorte de comparaison avec ce qui était fait avant. Je vais faire quelque chose de complètement différent, même si ça va être la fête et que ça va chanter, danser… Je ne voulais pas faire la même chose qu'avant. Donc oui, je me dis : 'Est-ce que cela va plaire aux gens ? Vont-ils être contents ? Vont-ils s'amuser ?'.

Que pensez-vous de l'initiative de Jenifer qui permet à son public de voter pour les titres qu'il veut entendre à chaque date de sa tournée ?
Je trouve que c'est une très bonne idée ! Mais je sais les titres que les gens veulent entendre (rires). Je reçois des messages tous les jours me demandant de chanter Ta meilleure amie, Sur un air Latino, etc...

Vous avez récemment chanté à la Star Academy. Auriez-vous pu participer à un télécrochet à vos débuts ?
Oui, je pense que c'est un beau tremplin, une belle mise en lumière. J'étais déterminée, donc j'étais prête à faire un programme comme ça. Je pense qu'à un moment donné, tu oublies un peu les caméras. Mais il ne faut pas se balader à poil dans sa chambre à moins de vouloir faire le buzz ! 

Accepteriez-vous de devenir coach dans The Voice ou répétitrice à la Star Ac' ?
Pourquoi pas, mais c'est un métier. Je chante, mais est-ce que je serais capable d'apprendre à quelqu'un ? Je ne sais pas !

Êtes-vous nostalgique du début des années 2000 et de votre énorme succès de cette période ?
Je ne dirais pas que je suis nostalgique, mais quand j'y pense, c'est avec beaucoup de bienveillance, je me dis que c'était une période géniale et que j'ai eu beaucoup de chance. Surtout, je suis contente de l'avoir vécu jeune avant d'avoir ma fille (Nina, 4 ans, ndlr) parce que cela n'aurait pas été pareil avec elle. Pour la tournée, par exemple, j'ai demandé à mon tourneur de ne caler des dates que le week-end, parce que je voulais être avec elle la semaine, l'emmener à l'école, faire le bain, manger ensemble, lire une histoire, ce sont des moments importants.

Vous avez débuté votre carrière très jeune, avez-vous eu le sentiment de manquer une partie de votre jeunesse ou de grandir trop vite ?
Il y a des choses que je n'ai pas vécues et que j'aurais aimé vivre. J'aurais aimé faire des longues études, profiter un peu plus de mon adolescence, de ma jeunesse, sortir tranquillement avec mes copines… Des choses que je n'ai pas forcément faites parce que si je sortais le soir, je devais me lever le lendemain à 5-6h du matin pour une séance photo ou un tournage du clip et il fallait que je sois en forme ! Je suis passée à côté de certaines choses, mais j'ai vécu un truc tellement dingue et génial ! On peut compter sur les doigts d'une main les gens qui ont vécu cela en France. Donc, je ne regrette rien ! Et je rattrape un peu le temps perdu aujourd'hui (rires). J'ai l'impression de faire un peu plus la fête, j'organise des soirées avec des amis, je vais au restaurant, etc. 

La santé mentale des artistes et la misogynie dans l'industrie sont des sujets que l'on évoque de plus en plus, mais totalement tabous à l'époque. En avez-vous souffert ?
J'étais plutôt protégée et bien dans mes baskets. Et comme je préférais me coucher tôt plutôt que faire la fête, j'arrivais à bien gérer mon emploi du temps, même s'il était très chargé, et je n'étais pas épuisée. J'ai davantage de charge mentale aujourd'hui (rires). J'ai tellement de choses en tête avec la tournée, la fiction que je vais tourner, d'autres projets sur lesquels on est en train de bosser, ma fille, etc. Parfois, je me dis qu'il faut que je priorise (rires) ! J'ai davantage subi la misogynie, notamment sur les plateaux télé à l'époque. Il y avait des animateurs lourdauds, dont je ne citerai pas les noms, avec des blagues et des phrases limites, qui ne passeraient plus aujourd'hui.

Quel est votre rapport au temps qui passe ? Comment vivez-vous la quarantaine ?
Quand j'ai eu 40 ans, j'étais trop contente ! J'étais bien dans ma peau, dans ma tête… J'ai fait une petite rétrospective sur ce que j'avais fait et je me suis dit que je pouvais être fière de moi ! Quand je me regardais dans le miroir, je me disais : 'Je me plais, c'est cool !'. Plus j'arrive vers les 45, moins c'est facile (rires). On verra ! Plus je vieillis, plus je sais ce que je veux et ce que je ne veux plus. Je m'emmerde moins la vie avec des futilités. Avant, je faisais toute une montagne d'un petit problème et maintenant, tout va bien !

Que pensez-vous de la chirurgie esthétique ?
Je suis complètement pour, si cela permet aux gens d'être mieux dans leur peau ! Mais par contre, je suis contre les chirurgiens qui disent "oui" à tout, comme à certaines jeunes filles qui veulent en faire toujours plus jusqu'à ce que cela soit au détriment de leur santé. 

Comment gérez-vous votre carrière et votre vie de maman ?
Je ne la gère plus, je me laisse porter (rires). J'essaie d'être organisée le mieux possible, d'anticiper les choses. Quand j'amène ma fille à l'école, c'est moi qui vais la chercher aussi. Quand je ne peux pas, soit je demande à mon compagnon, soit on demande à une baby-sitter de venir une à deux fois par mois. Et quand elle ne peut pas, mes parents sont là. Mais j'essaie d'organiser au mieux pour que cela ne soit pas une galère pour Nina. C'est vraiment une question d'anticipation !

Se rend-elle compte qu'elle a une maman qui remplit les salles ?
Non ! (rires) Je ne lui ai pas dit ! Je pense qu'elle viendra sur une des dates. Cela va être émouvant ! Mais je vais être plus stressée de chanter en sachant qu'elle est là.