Faustine Bollaert face au GHB, la drogue du violeur

Dans l'émission "Ça commence aujourd'hui" de ce 12 avril, Faustine Bollaert reçoit des jeunes femmes qui ont été droguées à leur insu. Une prise de parole importante dans la lutte contre ce fléau de la drogue du violeur.

Faustine Bollaert face au GHB, la drogue du violeur
© Faustine Bollaert/ Reservoir Prod/ France 2

Tous les jours dans "Ça commence aujourd'hui", Faustine Bollaert et les spécialistes qui l'entourent abordent des faits de société par le prisme du témoignage, parfois bouleversant. Dans l'émission diffusée ce 12 avril sur France2, il est question d'un fléau qui a pris une ampleur très inquiétante ces dernières années: le GHB, la drogue du violeur. Bien qu'il n'existe que peu de chiffres sur le phénomène, les prises de parole comme celles de ces quatre jeunes femmes venues témoigner qui ont été droguées à leur insu libèrent la parole et renforcent la lutte. 

Un phénomène inquiétant dans les bars et les discothèques

Si le GHB est surnommé la drogue du violeur, c'est parce qu'il est incolore, inodore, indétectable et qu'il se glisse dans un verre sans que la victime ne puisse s'en rendre compte et fini par provoquer un trou noir et une perte de mémoire. Dans "Ça commence aujourd'hui", quatre jeunes femmes racontent à Faustine Bollaert l'agression qu'elles ont vécue.

Le psychiatre addictologue Laurent Karila et l'avocat pénaliste Marc Geiger sont également présents pour expliquer comment cette drogue met les victimes à la merci de leur agresseur, et pourquoi son absorption est encore si peu diagnostiquée. Si certaines ont subi un viol, d'autres ont pu être secourues avant le drame. 

Les failles du système judiciaire

Toutes racontent une perte de mémoire de plusieurs heures. "Je pense fermer les yeux dix secondes, et en fait j'ai fermé les yeux six heures", décrit Amandine. Lorsque les effets de la drogue se dissipent, elles sont toutes incapables de se souvenir ce qu'il s'est passé pendant la nuit, ce qui complique leur diagnostic et leur dépôt de plainte.

Margaux, une jeune femme de 19 ans qui habite à Lille, a même dû poster un appel à témoins sur Twitter pour retracer les événements de sa soirée. 

Amandine, aujourd'hui âgée de 22 ans, a été droguée lors d'une soirée étudiante. Son cœur s'est accéléré, elle n'arrivait plus à voir et à entendre. Elle sombre: six heures de trou noir. Le lendemain de son agression, elle se réveille, va se faire tester et prendre ses bleus en photos pour avoir des preuves. La plainte qu'elle dépose est classée sans suite.

Toutes déplorent les failles du système judiciaires lorsqu'il a été question d'aller porter plainte. Clémence raconte que quand elle s'est finalement décidée à se rendre au commissariat, le gendarme s'est montré rassurant mais ne l'a pas prise au sérieux. " J'ai appris plus tard qu'il n'y avait même pas eu de plainte déposée ". Le représentant des forces de l'ordre l'a écoutée mais n'a pas enregistré le dépôt de plainte, estimant sûrement que rien ne pourrait être fait pour elle. Le fait de n'avoir pas pu diagnostiquer la prise de GHB est aussi un obstacle pour se faire reconnaître en tant que victimes. Il est aussi difficile pour ces filles de prouver qu'elles ont subi un viol alors leurs souvenirs sont flous.