Stromae dans Quotidien : "Je ne suis pas hyper à l'aise"

"Je ne vais pas vous cacher, je ne suis pas hyper à l'aise de venir faire la promotion de mon album". Ce jeudi 3 mars, Yann Barthès recevait Stromae sur le plateau de Quotidien pour la sortie de Multitude, son nouvel opus. Un retour plus qu'attendu par les fans, huit ans après le succès étourdissant de Racine Carrée. Mais au vu de la guerre déclenchée par Vladimir Poutine en Ukraine, l'artiste de 36 ans, président d'honneur des Victoires de la Musique le 11 février dernier, n'avait guère le coeur à la fête...

Quelques minutes de flottement plus tard, le génie belge a finalement accepté de se confier sur ce qui l'a poussé à retrouver le goût de la création, après un burn out sévère en 2016. "Le déclic, c'était 2018 je pense, surtout quand je commençais à devenir jaloux des autres. Aya Nakamura, Billie Eilish, tous ceux qui faisaient des scores (...) Quand on commence à devenir un peu aigri, c'est qu'il est temps de se remettre un peu au boulot", a lancé le Maestro, avec franchise.

Stromae évoque sa maladie et la dépression

Car, en 2016, Stromae a vécu une période plus sombre: une dépression, ponctuée de "pensées suicidaires", qu'il livre dans son titre L'Enfer. A l'époque, la star enchaîne les dates et les scènes, bascule, suffoque et disparait.  S'en suit une pause, qui durera six années. "J'ai trop bossé, je ne faisais plus que ça. Et là-dessus ce médicament, le Lariam, un antipaludique avec des effets secondaires très dangereux, a mis le feu aux poudres. Je n'étais pas bien, j'ai eu besoin de me reposer, de prendre du temps pour moi, de vivre d'autres choses", a-t-il fait savoir lors d'un entretien pour Le Parisien.

Stromae : ses révélations sur son petit garçon

Paul Van Haver, de son vrai nom, a donc délaissé les studios pour se concentrer sur Coralie Barbier, son épouse depuis 2015, et leur envie de fonder une famille. Et en 2018, le couple a finalement accueilli un petit garçon, sans jamais révéler son prénom. Aujourd'hui âgé de 3 ans, le bout de chou est le plus grand fan de son papa, comme Stromae l'a raconté à Paris Match: "Un jour où j'étais en voiture avec mon fils, il m'a demandé d'écouter Papaoutai. Là, j'ai ressenti comme une immense rupture spatio-temporelle".

La paternité, il s'y accroche, lui qui a grandi sans figure paternelle. "Je suis père depuis si peu de temps! J'essaye en tout cas de découvrir cette vie de manière complètement vierge de tout, de ne pas avoir d'a priori sur quoi que ce soit, et je m'efforce de faire de mon mieux, comme tout le monde je pense, en tâchant de m'affranchir de mes blessures personnelles", a-t-il affirmé.

Stromae : comment Faustine Bollaert l'a inspiré

Dans Multitude, figure également Fils de Joie, une chanson sur les enfants de prostituées. Un thème très particulier dont il a eu l'idée après avoir visionné un épisode de Ça Commence Aujourd'hui, la célèbre émission de France 2 présentée par Faustine Bollaert. "Ma femme la regarde beaucoup, moi aussi je l'aime bien. Faustine Bollaert a reçu une fois des travailleuses du sexe et leurs enfants. Cela m'a touché. J'ai eu envie de raconter une histoire comme ça sur une musique alliant le baroque et les rythmiques des favelas", a confié Stromae au Parisien.

Des inspirations qui lui sont revenues peu à peu, dans son cocon en Belgique, loin du surmenage et de la surmédiatisation. Le chanteur peut désormais être fier d'avoir combattu ses propres démons: "C'est important de se préserver et d'avoir un équilibre entre vie pro, privée et hobbies". Assurément Formidable, ce Maestro.