Maison des Secrets : Décès, Escort girls, Alcool, W.C... 10 révélations

Morgane Enselme est étudiante en droit lorsqu’elle accepte de participer à l’émission Secret Story en 2011. Son secret: "Mon père s’appelle Brigitte" doit lui donner l’opportunité de parler à la télévision d’une cause qui lui est chère : celle des transgenres. La réalité va être bien différente et Morgane va sortir très ébranlée par cette expérience hors du commun.
Après avoir fait une école de journalisme, la jeune femme est aujourd’hui bloggeuse et youtubeuse. Fin 2016, sa clause de confidentialité avec Endemol devient caduque et permet à Morgane de partager sur YouTube les dessous de son expérience à Secret Story... Bingo : la vidéo a été vue 3,8 millions de fois.
L’ancienne candidate de l’émission de téléréalité publie le livre 13 Semaines (Ed. Hugo & Cie) où elle se livre sans fards sur cette période de sa vie. "J’ai voulu expliquer ce qui se passait derrière les caméras et rétablir la balance entre ce qu’on voit et la réalité. Je voulais aussi raconter ce que j’ai vécu personnellement", explique la jeune femme qui révèle pour le Journal des femmes 10 dessous de l’émission.

1. Salaires modestes

"Les candidats touchaient un salaire de 493 euros bruts par semaine passée dans la maison et de 322 euros par semaine hors de la maison jusqu’à la fin du jeu. Je m’étais étonnée auprès de la production de ce montant faible au regard de la surexposition que nous allions devoir gérer. Le producteur m’avait répondu que si nous avions été payés plus, nous n’aurions pas été aussi motivés pour participer à l’émission et gagner le jeu ! Il m’avait aussi dit que je gagnerais beaucoup d’argent à ma sortie grâce aux paparazzades ou aux bookings en boites de nuit".

2. Cigarettes rationnées

"La production nous avait annoncé que les fumeurs devaient venir avec des cartouches de cigarettes, mais qu’ils n’avaient pas le droit de les garder et qu’il fallait les remettre à la production. C’est ensuite la production qui les distribuait de façon subjective. Quand elle avait envie de mettre la pression, elle ne distribuait aucune cigarette pendant plusieurs jours afin de faire craquer certains candidats. C‘est la raison pour laquelle nous avions pris l’habitude de cacher des cigarettes ou de récupérer celles laissées par d’anciens candidats. »

3. Micros aux toilettes

"Nous n’avons jamais su s’il y avait des micros aux toilettes alors que la production nous avait bien dit que c’était le cas. Techniquement, c’était possible car au plafond il y avait des grilles d’aération qui pouvaient en cacher. Sauf que nous étions autorisés à ne pas porter nos micros personnels quand nous allions aux toilettes! Peut-être que la production nous avait menti pour éviter que des personnes aillent s’y cacher pour échanger des secrets".

4. Privation de médicaments

"Je suis allergique et le médecin de la production m’avait assuré que je pourrais prendre mes antihistaminiques. Je les avais donc mis dans ma valise mais l’agent de sécurité m’avait demandé de les enlever avant d’assurer qu’il y en avait dans la maison dans la trousse de secours. Or dans la fameuse trousse de secours, il y avait uniquement des préservatifs et des anti moustiques! Je les ai donc demandés au bout d’une semaine quand j’ai eu des symptômes mais j’ai dû attendre 4 semaines ! La santé des candidats est le cadet des soucis de la production." 

5. Bouteilles au compte-gouttes

"Contrairement à ce que les images pouvaient laisser entendre, nous n’avions droit qu’à un verre d’alcool par soir et par personne. C’est vrai que certains soirs nous semblions complètement débridés mais notre débauche d’énergie était liée à la privation de liberté et pas à l’alcool. Au début de la saison, la production mettait à notre disposition deux ou trois bouteilles de mousseux mais les plus forts finissaient par se les approprier. Puis elle nous a fait passer un plateau avec des verres et nos noms dessus et nous nous jetions dessus dès que nous entendions le bruit du cellier".

6. Hygiène douteuse

"Au bout d’une semaine, la maison était très sale. Il y avait de la nourriture qui moisissait dans les recoins ou les lits, de la poussière partout, des cafards mais aucun matériel de ménage pour nettoyer. Quand nous sommes arrivés, nous n’avons trouvé que deux gants, des chiffons microfibres et un balai. L’objectif était de nous empêcher de faire autre chose que de discuter, de comploter ou de nous disputer. Mais nous avons insisté et la production a accepté de mettre en scène nos séances de nettoyage lors de séquences appelées sexy ménage où nous devions nettoyer la maison en tenues de soubrettes."

7. Éliminations orchestrées

"Certains candidats savaient à l’avance qu’ils allaient quitter le jeu avant même le résultat des votes des téléspectateurs. Pendant ma saison, cela a été le cas de Julie et d’un autre candidat. Quand j’ai quitté la maison, un agent de sécurité m’a dit qu’il savait que j’allais sortir depuis le mardi alors que l’élimination avait lieu le vendredi. Quand je lui demandé comment c’était possible, il m’a répondu que toutes les semaines, quand les nominations étaient faites, il se voyait remettre le lendemain la feuille de route avec le nom et les coordonnées du candidat qui allait sortir"

8. Candidates escort-girls

"Dans les castings des téléréalités, les productions font souvent appel à des escort-girls car elles savent, qu’outre le fait qu’elles sont séduisantes, elles n’ont pas froid aux yeux. Lors des saisons 4, 5 et 6, la production a ainsi fait appel à de tels profils. Il y en avait une lors de ma saison, mais je ne souhaite pas révéler son nom. Leur présence crée une ambiance très particulière pendant et après le jeu parce qu’elles maitrisent sur le bout des doigts le business autour des candidats" 

9. Évaluations psychologiques tronquées

"Lors des castings nous devions rencontrer une psychologue qui validait notre profil mais la production nous a demandé de lui mentir. Les casteurs nous avaient expliqué ainsi qu’il fallait taire la consommation de drogue par exemple car les profils addictifs risquaient d’être écartés de la maison. Les entretiens psychologiques réalisés avant l’entrée dans la maison étaient donc biaisés. Quand j’ai rencontré la psychologue je lui avoué que quand j’étais jeune j’avais consommé de la drogue et qu’on m’avait conseillé de ne pas lui dire. Elle l’a mal pris mais a quand même validé mon profil tout en continuant à travailler avec Endemol…"

10. Une mort sur la conscience

"François Xavier est décédé lorsque j’étais dans la maison (il s’est donné la mort le 9 août 2011). Sa fin tragique est révélatrice du peu d’intérêt que la production portait notre santé mentale et à notre intégrité. Comme l’avait révélé sa mère, François Xavier était très fragile: il avait fait des séjours dans des institutions psychiatriques et avait une personnalité addictive. Les psychologues de l’émission et la production ne pouvaient pas l’ignorer. La mère de François Xavier leur reproche de l’avoir fait participer à Secret Story et ensuite à Carré Viiip mais la production s’est toujours défendue en assénant que les candidats des émissions étaient demandeurs. Ils nous font passer pour des écervelés assoiffés de gloire ce qui sous-entend que toutes nos plaintes sont illégitimes. Or, la mort de François Xavier a montré les dégâts que peut occasionner une expérience de téléréalité quand elle est mal vécue. Mais elle n’a rien changé à nos conditions de vie. Après ce drame, une production responsable nous aurait proposé un entretien hebdomadaire avec la psychologue et nous aurait accordé plus d’intimité. Or la seule chose que la voix nous a demandé c’est de ne plus prononcer le prénom de François Xavier… "