La duchesse d'Albe convole à 85 ans
Lorsqu'une octogénaire s'entiche d'un minet de 25 ans son cadet, on ne parle plus d'une "femme cougar", mais d'une "renarde polaire", selon la terminologie des magazines branchés. Retour sur le mariage olé olé de la duchesse d'Albe, "mamie fière" au pelage argenté et aux mœurs révolutionnaire.
Trois bagues au doigt
Couronne baroque de boucles blanches façon et robe saumon signée Victorio & Lucchino, la duchesse d'Albe, 85 ans, a épousé mercredi, Alfonso Diez, un sémillant fonctionnaire à peine sexagénaire, passant outre à l'hostilité de ses descendants et les réserves de Sa Majesté Juan Carlos...
Deux fois veuve, la duchesse d'Albe s'est mariée pour la première fois en octobre 1947. Cette union a duré un quart de siècle, jusqu'au décès de son conjoint atteint de leucémie. En 1978, elle amena devant l'autel un ancien prêtre jésuite, union qui dura vingt-trois ans.
Avec ses frisottis, sa voix haut perchée et son goût pour les tenues acidulées, cette aristocrate fantasque est restée l'une des personnalités les plus célèbres de la péninsule ibérique. Avec ses 40 titre nobiliaire, Maria del Rosario Cayetana Alfonsa Victoria Eugenia Francisca Fitz-James Stuart y de Silva est aussi la personnalité la plus titrée au monde.
Star du gotha
Malgré un soleil de plomb, la foule s'étaient donc massée dès le matin devant les grilles du palais de Las Duenas, au cœur de Séville, pour apercevoir cette parente de la reine d'Angleterre et de Winston Churchill et son promis. Mais seule une quarantaine de convives triés sur le volet a pu pénétrer dans la chapelle.
Dans la fraîcheur du sérail, protégé des curieux par le feuillage d'orangers et de palmiers, Cayetana et son dandy se sont dit "oui", assis dans de grands fauteuils de toile rouge et bois doré. Fidèle à la tradition, la joyeuse Andalouse a jeté, en s'y reprenant à trois reprises, son bouquet de roses pâles assorties à ses volants et dentelles. Vêtu d'un sobre costume gris, le fringant Alfonso Diez couvait sa dulcinée d'un regard attendri...
La duchesse aux pieds nus
Gazpacho, paella de homard piquant, bœuf Wellington et riz au lait : les péchés mignons de la señora ont ensuite donné le ton du banquet. Sa danse, endiablée, a mis l'ambiance. La baderne a envoyé valser ses escarpins pour entamer un flamenco sur le carrelage vert et beige de la salle de bal .
Un exutoire au son des guitares, une musique en forme de célébration pour des noces que "Cayetana", têtue, désirait malgré l'hostilité de ses six enfants.
Richesse amassée
La "jeune" mariée, connue pour ses frasques et sa passion de la corrida, possède plusieurs demeures historiques à travers l'Espagne, des tableaux de maître, notamment de Velazquez et de Goya, et d'immenses propriétés foncières.
L'humble histoire familiale d'Alfonso Diez, né dans une petite ville de province, Palencia, n'a rien de commun avec la dynastie de la maison d'Albe, qui remonte au 14e siècle. De quoi alerter les héritiers sur les motivations du prétendant...
L'amour en héritage
Pour convaincre sa progéniture, sceptique, la barbonne a finalement décidé en juillet de répartir de son vivant son immense fortune, estimée par la presse entre 600 millions et 3,5 milliards d'euros. Ses enfants ont alors surmonté leurs réticences. Pourtant, l'absence de deux d'entre eux a assombri la cérémonie. La varicelle a mystérieusement frappé sa fille Eugenia, clouée au lit à Madrid. Son fils Jacobo, lui, a opportunément dû partir en voyage à l'étranger...
Bien que désormais promis à la vie de château, Alfonso Diez, qui gagnait 1 500 euros par mois en tant qu'employé de la sécurité sociale, aurait signé un document par lequel il renonce à tout droit sur le patrimoine et les trésors de son épouse. "Mariage plus vieux, mariage heureux"... et désintéressé, donc.